Le lieutenant-colonel McClain fera partie de la prochaine mission Artemis qui a pour objectif d’envoyer des femmes et des hommes sur la Lune. En 10 ans, l’industrie spatiale a totalement évolué, notamment avec l’arrivée d’entreprises privées. De nouveaux vaisseaux spatiaux, de nouvelles technologies… Anne McClain a accordé un entretien à TechCrunch sur la façon dont elle envisage l’avenir de cette industrie.

Anne McClain reconnaît que les technologies ont énormément progressé

Avant d’être sélectionnée pour faire partie de la mission Artemis, Anne McClain a réalisé un séjour à bord de l’ISS qui s’est étendu de décembre 2018 à juin 2019. Elle a eu l’occasion de piloter les capsules russes Soyouz, comme la plupart des astronautes qui se rendent à bord de la Station spatiale internationale depuis des années. Cependant, depuis quelques mois les astronautes voyagent à bord d’un vaisseau fabriqué par SpaceX, le fameux Dragon. Le lieutenant-colonel McClain a eu l’occasion de travailler sur ce vaisseau et de l’observer quand il était amarré à la station.

Anne McClain explique que : « j’ai été si heureuse d’avoir piloté le Soyouz, car c’est un vaisseau spatial si fiable et si basique. C’est un véritable morceau de l’histoire de l’industrie spatiale. J’ai eu l’occasion d’observer le vaisseau construit par SpaceX lorsque j’étais à bord de la station spatiale lors du vol de DM-1. J’ai pu flotter dans la capsule et regarder les écrans, les moniteurs… On comprend très vite que la technologie a progressé… ».

La flexibilité : la critère principal à respecter

Doug Hurley et Bob Behnken sont les deux premiers astronautes à avoir piloté le Dragon. Selon eux : « ce vaisseau est clairement différent des autres. Tout peut se gérer depuis les écrans tactiles, c’est totalement bluffant ». À ce propos, McClain a souligné la difficulté de pousser une technologie au point où l’on peut lui confier la vie de quelqu’un. Elle ajoute que : « nous sommes toujours en train de nous demander si un humain est indispensable ou s’il peut être automatisé. J’ai eu la chance de travailler avec Bob et Doug, en conseillant SpaceX dès le début dans les commandes du cockpit, et aujourd’hui je constate qu’ils ont conçu une machine incroyable ».

Comme le rappelle l’astronaute, la flexibilité est le critère principal à respecter dans un vaisseau spatial. Si les choses sortent un tant soit peu du scénario initial, il faut que les outils soient flexibles et non limités : « nous, les pilotes, nous voulons toujours plus d’options. Quoi qu’il arrive, il nous faut des options. Même si nous essayons de prévoir tous les scénarios au sol, nous sommes conscients que quelque chose qui n’a pas été prévu peut arriver, et à ce moment-là… nous voulons des options ».

Selon McClain, cela ne fait pas de différence de travailler avec des entreprises privées. Elle estime que : « ce ne sont pas ces sociétés qui construisent les vaisseaux spatiaux, mais plutôt les gens qui travaillent pour ces sociétés. Les talents qui ont construit les navettes ou la Station spatiale sont maintenant répartis dans toute l’industrie commerciale, ce qui est exactement ce que la NASA veut faire. L’association de la NASA avec ces entreprises est extrêmement minutieuse. J’ai totalement confiance. Ces technologies aident à faire monter la Terre dans le vaisseau spatial avec nous ».