Mieux monétiser les podcasts proposés sur sa plateforme et se tailler une plus grosse part du budget publicitaire en hausse alloué chaque année à ces émissions. C’est le double objectif de Spotify au travers du rachat, acté cette semaine, de Megaphone pour un montant total annoncé à 235 millions de dollars. Cette plateforme publicitaire spécialisée dans les podcasts devrait permettre au géant suédois de la musique en ligne de faire circuler une partie du budget des grandes marques travaillant avec Megaphone via ses propres canaux… et ainsi de récupérer une plus grande partie du milliard de dollars que les annonceurs prévoient de dépenser en publicités sur podcasts d’ici la fin d’année 2020. Comme le précise Gizmodo, ce rachat permettra aussi aux podcasteurs d’opter pour la monétisation (ou non) de leurs émissions sur Spotify, à la manière de ce que les vidéastes peuvent faire sur YouTube depuis des années.

Une monétisation plus efficace grâce à un ciblage plus précis des auditeurs

Le rachat de Megaphone par Spotify est également intéressant pour les podcasteurs qui utilisaient déjà la plateforme publicitaire pour monétiser leurs émissions. En passant sous l’égide de Spotify, ces derniers pourront en effet utiliser le système de diffusion publicitaire exclusif du groupe scandinave, Streaming AD Insertion, capable de cibler plus efficacement les auditeurs en prenant en compte toute une palette d’informations fournies par Spotify (les artistes préférés des auditeurs, leur code postal ou encore leur sexe). Mieux, le service Streaming AD Insertion permet aussi de savoir combien de personnes entendent une publicité en particulier et combien de fois une seule personne l’a entendue.

Autant de données précieuses pour le suivi publicitaire, note pour sa part Engadget. En les exploitant, les créateurs de podcasts devraient être en mesure de générer plus facilement des revenus de leurs émissions. Au travers de cet écosystème publicitaire et de ces outils, Spotify risque néanmoins d’enfermer les podcasteurs sur sa plateforme, au détriment d’autres applications dédiées, comme celle d’Apple, note le média américain. Pour l’auditeur, cette nouvelle percée de Spotify pourrait aussi rimer avec l’apparition de publicités… sur des podcasts qui n’en recelaient pas jusqu’à présent.