En Chine, a fait pénétrer la médecine à distance dans une toute autre dimension. Le nombre de services de télémédecine est ainsi passé de moins de 150 à plus de 600 entre la fin 2019 et l’été 2020, rapporte le Wall Street Journal. Cette ascension impressionnante pourrait bien présager une tendance similaire dans le reste du monde.

Les géants chinois ont saisi l’opportunité

Il s’agissait pourtant d’un marché peu rentable dans l’Empire du Milieu. La population n’avait pas nécessairement connaissance de ces plateformes et était plus habituée aux consultations classiques, dans un pays où l’assurance maladie ne couvre pas intégralement les patients. L’arrivée de la pandémie de Covid-19 au mois de janvier a cependant tout changé, avec des services de télémédecine qui se sont pressés pour délivrer des prestations et des informations gratuites en lien avec le virus, notamment grâce à la 5G.

Les géants de la tech chinois ont vu une opportunité en or, et nombre d’entre eux ont développé leur activité dans ce domaine. La plateforme Ping An Good Doctor, l’un des leaders en télémédecine dans le pays, a ainsi obtenu plus d’un milliard de visites en trois semaines au début de la pandémie. La branche dédiée à la santé d’Alibaba, numéro 1 du eCommerce en Chine, et baptisée Alibaba Health a quant à elle mis en ligne une carte en temps réel répertoriant les endroits où des personnes atteintes du coronavirus se sont rendues.

De son côté, JD Health, filiale du site JD.com, est passée de la vente de médicaments en ligne à des consultations de télémédecine. La firme a notamment lancé un service numérique de médecine de famille. Logiquement, le mastodonte Tencent a lui aussi saisi sa chance. La plateforme WeDoctor, reliée à WeChat (propriété de Tencent) a en effet connecté plus de 7 200 hôpitaux à sa plateforme. Cette dernière organise des consultations virtuelles entre les patients et les professionnels de santé via l’application de messagerie.

Le gouvernement encourage la pratique

L’attrait des Chinois pour la télémédecine a par ailleurs été encouragé par le gouvernement. Au mois de mars, les autorités sanitaires ont favorisé le remboursement des consultations en ligne et de la vente de médicaments courants. Désormais, le recours à la télémédecine est moins onéreux et plus rapide pour les habitants du pays bien que, pour le moment, les services soient limités aux maladies habituelles, chroniques et à la médecine de famille. Ils ne peuvent par exemple pas établir de diagnostic sans véritable rencontre. Le gouvernement prévoit toutefois d’étendre ces caractéristiques.

Malgré cet incroyable bond en avant pour la télémédecine en Chine, les plateformes ne sont pas beaucoup plus rentables qu’auparavant. Elles gagnent surtout de l’argent grâce à la vente de médicaments. Les entreprises vont néanmoins continuer d’élargir ce marché aux très vastes possibilités, avec des bénéfices financiers qui devraient suivre à l’avenir.

L’exemple de la Chine laisse entrevoir ce qui pourrait attendre le reste du monde dans le domaine de la télémédecine. Comme le souligne le Wall Street Journal, le pays possède le système de santé digitale le plus développé de la planète.

Pour rappel, la télémédecine s’est également développée en France en conséquence de la pandémie. Au mois de juin, plus de 50 000 médecins la pratiquaient. En avril, la première plateforme de télémédecine en France, Doctolib annonçait être passée de 1 000 consultations par jour à 100 000.