Depuis décembre dernier, un nouveau virus circule en Chine. Le 7 janvier, les autorités sanitaires chinoises ont confirmé la découverte du coronavirus (2019-nCoV), dont on ignore encore la provenance. Si les enquêtes sont en cours, face à la médiatisation du phénomène, la compagnie de télécommunication chinoise, ZTE, en profite pour mettre un petit coup de projecteur sur les contacts facilités entre hôpitaux, grâce à son réseau 5G.

La 5G pour diagnostiquer plus facilement le nouveau virus

Tandis que la Chine continue de remuer ciel et terre pour diagnostiquer les personnes infectées par le coronavirus 2019-nCoV, un système de consultation à distance 5G est en train de se mettre en place.

Quelques jours après l’annonce de la construction express d’un hôpital de 25 000 m2 dans la ville de Wuhan, où reste concentrée la majorité des cas infectés, c’est au tour du West China Hospital et du Chengdu Public Health Clinic Center de l’université du Sichuan, d’occuper le devant de la scène.

Outre l’hôpital en construction, pour lequel les ouvriers de la région se relaient 24h/24, et qui devrait pouvoir accueillir les malades dans un peu moins de 10 jours maintenant, la compagnie ZTE s’est attelée à la mise en place d’une autre infrastructure : un système de distribution 5G pour faciliter la communication entre les hôpitaux, et par la même la pose de diagnostics par les médecins.

Aussi le 25 janvier, des stations 5G ont été montées et interconnectées. Suite à quoi la salle de conférence servant à relayer les diagnostics et traitements du West China Hospital a elle-même été connectée à ces antennes. C’est ainsi que le 26 janvier, une téléconsultation vidéo a été effectuée, en guise de test d’optimisation du réseau 5G mis en place entre le centre de santé publique de Chendgu et le West center Hospital de Sichuan. Ce noyau central est déjà relié à 27 autres hôpitaux de la région, accueillant des patients contaminés.

L’objectif de la compagnie, rapporte Venture Beat est d’élargir cette connexion 5G à la région de Hubei, et principalement autour de Wuhan (ville contaminée), située à un peu plus de 1000 km, à l’est de Sichuan.

C’est donc le moment pour le service de télécommunication ZTE de faire ses preuves, et montrer l’efficacité et l’étendue de son réseau 5G. À noter que l’année dernière, c’est Huawei qui lançait la construction d’un l’hôpital de démonstration 5G, dans la province de Guangdong, située à un millier de kilomètres au sud de la région de Hubei. Réputé pour avoir établi un système médical intelligent, compatible avec la technologie 5G, l’hôpital de démonstration est censé couvrir plusieurs secteurs comme l’imagerie médicale à distance, la télémédecine, les services médicaux numériques et les mégadonnées via le réseau 5G.

Un système qui pourrait être profitable à un virus bien plus meurtrier pour l’instant : la grippe

Pour rappel, le nouveau virus découvert par la Chine, fait partie de la famille des coronavirus, bien connue des services de la santé publique, et des services vétérinaires : « ce type de virus concerne toutes les espèces. Chez l’animal, celui qui pose le plus de problèmes, c’est chez les volailles : il crée des infections respiratoires, peu pathogènes, comme la grippe. C’est quand il y a des complications autres, bactériennes par exemple, ou par d’autres maladies qui réduisent les défenses de l’organisme, comme le diabète, ou le cancer, que cela devient plus grave. », explique Dominique Fournier, Docteur vétérinaire spécialisé en maladies infectieuses.

Les chiffres s’arrêtaient le 27 janvier à 2775 cas confirmés, et 81 décès en Chine, ce 28 janvier, on parle aujourd’hui de 106 morts. D’autre part, le nouveau virus est différent du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV), agent infectieux à l’origine de l’épidémie de SRAS de 2002-2003, apparu dans la province du Guangdong. Le coronavirus 2019-nCoV, est pour l’instant moins important que le SRAS : « Le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) est la première maladie grave et transmissible à émerger en ce XXIe siècle. L’épidémie, partie de Chine fin 2002, a éclaté au niveau mondial en 2003 faisant plus de 8000 cas et près de 800 morts. Grâce à une mobilisation internationale sans précédent, motivée par l’alerte mondiale déclenchée le 12 mars 2003 par l’OMS, l’épidémie a pu être endiguée par des mesures d’isolement et de quarantaine. De même, l’agent causal du SRAS, un coronavirus inconnu jusqu’alors, a pu être rapidement identifié. » rappelait l’Institut Pasteur en septembre 2019.

Sans négliger le risque de contamination, et tout en expliquant que la Chine faisait un travail remarquable d’un point de vue sanitaire, Éric Caumes, du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpétrière à Paris, rappelait sur France Info ce 27 janvier qu’en dépit d’une forte médiatisation, le nouveau virus reste bien moins important que la grippe par exemple. Rappelant que celle-ci cause pratiquement 10 000 morts par an rien qu’en France. Le Nouvel Obs rappelait en effet il y a quelques jours que la grippe avait causé plus de huit mille morts entre 2018 et 2019. Rappelons que les 3 cas contaminés, par le nouveau virus, mis en quarantaine en France sont stables pour l’instant.

Aussi la Chine aurait peut-être intérêt à utiliser son réseau 5G pour s’occuper de la grippe, elle pourrait bien faire un peu moins la une, certes, mais la chose n’en serait pas moins louable.

Pour l’heure, la France se penche sur le rapatriement des ressortissants. Mesure quelque peu étonnante quand il est question de contenir l’épidémie. Qui plus est quand les autorités allemandes viennent d’annoncer une contamination au coronavirus sur leur territoire : « Le premier malade confirmé au coronavirus en Allemagne a été contaminé par une autre personne sur le sol allemand même, ont annoncé mardi les autorités sanitaires de l’Etat régional de Bavière, où le patient est hospitalisé. ». Selon le décompte de l’AFP, il s’agit du premier cas de contamination entre humains sur le sol européen, les autres patients signalés en Europe ayant été infectés lors d’un séjour en Chine. D’autres enfin choisissent de limiter les voyages de leurs employés, à l’instar de Facebook il y a quelques jours.