Déjà interdits à Taïwan, les services de streaming chinois iQiyi (Baidu) et WeTV (Tencent) exploitaient jusqu’à présent une faille au niveau de la loi leur permettant de continuer leurs activités dans la république insulaire autonome. Une situation à laquelle le gouvernement taïwanais compte mettre fin d’ici le 3 septembre, bannissant ainsi définitivement les deux géants chinois du streaming de son territoire, rapporte The Verge.

Taïwan renforce ses mesures contre les services de streaming de Baidu et Tencent

Les services de streaming chinois iQiyi de Baidu et WeTV de Tencent étaient déjà illégaux à Taïwan. Pourtant, les deux géants chinois avaient trouvé une faille juridique leur permettant de continuer à faire fonctionner leurs services sur le territoire taïwanais en s’associant avec des entreprises locales. Loin d’être dupe, le ministère taïwanais des affaires économiques a décidé de remédier à la situation en interdisant aux entreprises taïwanaises de fournir ces services à compter du 3 septembre 2020. Cette date marquera donc la fin définitive de iQiyi et de WeTV au sein de la république insulaire.

Cette mesure intervient alors que les relations entre la Chine et Taïwan sont particulièrement tendues. Historiquement, l’État insulaire est indépendant depuis le 7 décembre 1947 ; dans le contexte de la guerre civile chinoise, le parti communiste a fondé la République populaire de Chine sur le continent et le parti nationaliste s’est replié sur la péninsule pour former son État indépendant, avec son propre gouvernement et ses propres institutions. Aujourd’hui, la Chine revendique Taïwan comme étant son territoire, alors que Taïwan continue de clamer son indépendance.

Les entreprises chinoises de plus en plus victimes des tensions géopolitiques

Cette décision prise par Taïwan montre une nouvelle fois à quel point les entreprises technologiques chinoises ont de plus en plus de mal à se faire une place en dehors de leur territoire, à mesure que les tensions géopolitiques continuent de s’intensifier

Aux États-Unis par exemple, Donald Trump a récemment signé un décret interdisant WeChat (Tencent) et TikTok (ByteDance) sur son territoire. Pour cause, le président estime que ces sociétés représentent un risque pour les données des utilisateurs américains et pour la sécurité du pays. De même, Huawei est une victime collatérale des tensions entre les deux pays : récemment, le constructeur chinois a été officiellement désigné comme étant une menace pour la sécurité nationale américaine. De son côté, l’Inde a également décidé de bannir 47 applications chinoises, dont TikTok, et menace même d’en interdire encore 275 autres.