Les Républicains veulent « démoder la fast fashion ». Antoine Vermorel-Marques, député LR de la Loire, a déposé un projet de loi visant à sanctionner les marques de vêtements vendus en ligne selon leur impact environnemental. L’élu ne s’en cache pas, les spécialistes du « pas cher » comme Shein sont dans le viseur du texte.

Une pénalité financière pour les vêtements ne respectant pas les normes sociales et environnementales

Shein, et désormais Temu, ont pris d’assaut le marché français en proposant des articles de mode à moindre prix. Surpassant des acteurs bien établis comme H&M ou Zara, ils ont contribué à la chute de sociétés françaises telles que Kookaï, Camaïeu ou Naf Naf.

Problème, « on est sur de l’usage unique, de l’ultra fast fashion. C’est “j’achète mon tee-shirt, je le porte une fois et je le jette à la poubelle” », a déploré Antoine Vermorel-Marques dans les lignes du Monde. Dans son texte, titré « Démoder la fast fashion avec un système de bonus-malus », le député propose l’instauration d’une pénalité financière pour les vêtements ne respectant pas les normes sociales et environnementales françaises.

Ainsi, il envisage d’ajouter une somme de 5 euros sur tous les articles provenant de la mode jetable, tout en récompensant les bons élèves commercialisant des vêtements plus responsables. L’objectif est de baisser le prix du produit s’il est « fabriqué en France, en Europe » ou « vendu dans un commerce de proximité », a-t-il détaillé chez BFMTV.

La provenance des articles proposés sur des plateformes comme Temu ou Shein soulève d’importantes questions, non seulement en raison de standards écoresponsables mais également vis-à-vis du droit du travail et de normes sanitaires. Selon une analyse de Greenpiece, sur 42 vêtements achetés en Autriche, en Allemagne, en Italie, en Suisse et en Espagne, 15 % d’entre eux enfreignent la législation européenne sur les produits chimiques.

Freiner l’ultra fast fashion

La loi, qui sera débattue à l’Assemblée au mois de mars, ne concerne pas tous les produits vendus en ligne. Son porteur souhaite plutôt cibler les acteurs de « l’ultra fast fashion », avec un seuil établi à la mise en ligne de plus de mille nouveaux produits par jour.

Antoine Vermorel-Marques sait que la bataille sera rude. Les marques ciblées mettront sans doute d’importants moyens en place pour se défendre et empêcher une telle réglementation d’aboutir.

En 2023, le chiffre d’affaires de Shein était estimé à 31,8 milliards de dollars. L’entreprise, qui a déménagé son siège social à Singapour, souhaite s’introduire à Wall Street au courant de l’année.