Pour son introduction en Bourse (IPO) aux États-Unis, Shein voit les choses en grand. Le géant chinois de la fast fashion cherche une valorisation entre 80 et 90 milliards de dollars. Cette fourchette est bien plus élevée que celle estimée par les potentiels investisseurs, comprise entre 50 et 60 milliards de dollars.
Malgré une baisse actée de sa valorisation, Shein vise haut
Avec un chiffre d’affaires de 23 milliards de dollars et des bénéfices de 800 millions de dollars en 2022, les finances de Shein sont tout à fait correctes. Fort de ces résultats, la firme a levé en mai 2023, 2 milliards de dollars supplémentaires. Malgré tout, sa valorisation a été réduite d’un tiers par rapport au précédent tour de table. Au lieu des 100 milliards de dollars initiaux, la société a été valorisée à 66 milliards de dollars.
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La hausse de l’inflation, l’augmentation du prix des matières premières et des transports, ainsi et le manque de confiance des consommateurs occidentaux à l’égard du spécialiste du fast fashion ont effrayé les investisseurs. Ces derniers n’ont pas hésité à liquider une partie de leurs capitaux en vendant leurs actions à des prix bradés, faisant chuter la valorisation de Shein. Selon les sources, entre 100 et 200 millions de dollars d’actions auraient été vendus en 2022.
Malgré cette valorisation moins importante, Shein ne baisse pas les bras. Selon les informations de Bloomberg, l’entreprise a déclaré aux potentiels investisseurs qu’elle visait à obtenir une valorisation pouvant aller jusqu’à 90 milliards de dollars dans le cadre de son IPO à Wall Street. Un optimisme relativement surprenant dans une période de frilosité des marchés. Si les introductions en bourse importantes ont repris avec Instacart ou Arm, elles restent rares et relativement décevantes.
Il y a quinze ans, lors de sa création, Shein se démarquait de ses concurrents grâce à l’utilisation de l’analyse de données pour prédire la demande des clients et ajuster sa production en conséquence. Depuis une concurrence, développant des stratégies similaires, a émergé. Temu, propriété de l’entreprise d’e-commerce chinoise Pinduoduo, est le rival le plus évident dans le secteur. Aux États-Unis, les deux entreprises s’affrontent déjà sans retenue : le challenger Temu accuse le champion de dissuader les fournisseurs de travailler avec elle.