Nouveau rebondissement dans le monde de l’ultra fast-fashion. Temu, entreprise d’e-commerce chinois détenue par Pinduoduo, a déposé plainte contre Shein auprès du tribunal fédéral de Boston, aux États-Unis. L’entreprise accuse son grand rival d’abus de position dominante sur le marché américain.

La guerre fait rage entre Shein et Temu

D’un côté, il y a Shein, marque de mode chinoise qui a séduit des millions de consommateurs à travers le monde grâce à sa large gamme de produits variée. De l’autre, il y a Temu, nouvelle plateforme d’e-commerce montante qui propose des vêtements, des appareils électroniques ou encore des jouets. La recette du succès est foncièrement la même pour les deux sociétés de l’Empire du Milieu : des prix cassés, d’abondantes réductions ainsi qu’une livraison gratuite et rapide. Elles partagent également des ambitions similaires, parmi lesquelles devenir le leader de l’ultra fast-fashion aux États-Unis.

Pour atteindre cet objectif, les deux géants n’hésitent pas à sortir les armes. En 2022, Shein a porté plainte contre Temu auprès du tribunal fédéral de Chicago. Elle affirme que son rival a travaillé avec des influenceurs afin qu’ils dénigrent sa marque sur les réseaux sociaux. La plateforme de Pinduoduo a effectué une demande pour rejeter l’affaire, qui est, pour le moment, toujours en délibération.

Aujourd’hui, c’est au tour de Temu de poursuivre Shein en justice pour infraction à la législation antitrust américaine. La société estime que la marque de mode chinoise a abusé de son pouvoir sur le marché américain en essayant de contraindre les fabricants à ne pas travailler avec elle. « Shein s’est engagée dans une campagne de menaces, d’intimidation, de fausses affirmations d’infraction et de tentatives d’imposition d’amendes punitives sans fondement, et a imposé des accords d’exclusivité aux fournisseurs de vêtements », indique l’entreprise dans sa plainte.

Elle avance que Shein a demandé à plus de 8 338 fabricants de signer des accords d’exclusivité, les empêchant de proposer des produits sur sa plateforme. Selon elle, cela représenterait 70 à 80 % du nombre total de détaillants capables de fournir le secteur de l’ultra fast-fashion. Les pratiques commerciales de son concurrent auraient alors entraîné une hausse des prix et moins de choix pour les consommateurs, entravant l’expansion de Temu sur le sol américain. Elle demande des dommages-intérêts triples non spécifiés dans le document.

Shein, qui détient plus de 75 % des parts de marché de l’ultra fast-fashion aux États-Unis, ne compte pas se laisser faire. « Nous pensons que ce procès est sans fondement et nous nous défendrons vigoureusement », a assuré un porte-parole de la marque dans un communiqué. Affaire à suivre…