Temu, la plateforme d’e-commerce chinoise ultra populaire aux États-Unis, est désormais disponible en France et dans plusieurs autres pays européens.

Une stratégie bien huilée

Détenue par le PDD Holdings, Temu est une filiale de Pinduoduo, un site de commerce électronique lancé en Chine en 2015 avec un modèle spécial permettant des achats groupés à prix cassés. Il est désormais extrêmement populaire en Empire du Milieu, et est parvenu à réaliser de belles performances l’année dernière, alors que le secteur de l’e-commerce chinois était frappé de plein fouet par la politique zéro-Covid mise en place dans le pays.

Temu a premièrement été lancé au Canada puis aux États-Unis en septembre dernier avec l’objectif d’y concurrencer Shein. La plateforme propose des produits de toutes sortes, allant de vêtements aux ustensiles de cuisine, à prix cassés. Elle adopte la même stratégie que ses concurrentes Shein ou AliExpress pour se déployer hors de Chine : elle connecte directement les clients aux fournisseurs et élimine les intermédiaires, ce qui lui permet de réduire ses coûts mais entraîne également des délais de livraison importants.

En amont, Temu a mené d’importantes campagnes publicitaires outre-Atlantique, notamment durant le Super Bowl. Cette approche a été payante ; elle se classe actuellement à la première place des applications de shopping en ligne sur l’App Store dans le pays. Autre clé de son succès, la plateforme attire les consommateurs en leur offrant des récompenses, comme des crédits gratuits et d’autres cadeaux, par le biais de mini-jeux qu’ils peuvent ensuite partager.

Des possibles problèmes réglementaires pour Temu

Son lancement en Europe s’est fait dans le calme. La plateforme est en ligne depuis quelques jours en France, en Allemagne, en Italie, au Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Espagne. Pour l’heure, le produit le plus populaire sur le Vieux Continent cumule 260 ventes, rapporte L’Usine Digitale. Temu est également accessible depuis l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Son succès outre-Atlantique ne vient pas sans conséquence. Il y a quelques jours, la United States-China Economic and Security Review Commission (USCC), agence américaine chargée d’analyser les implications pour la sécurité nationale des relations commerciales et économiques bilatérales entre les États-Unis et la Chine, émettait des inquiétudes sur le modèle économique de Temu et la qualité des produits vendus sur la plateforme.

L’agence demandait au gouvernement américain de prendre des mesures concrètes pour empêcher les dérives des sites d’e-commerce chinois comme Temu ou Shein.