À l’occasion d’une réunion à grande échelle à Singapour le 30 janvier, Liang Rubo, PDG de ByteDance, est revenu sur le retard pris par la maison mère de TikTok en matière d’intelligence artificielle (IA). Le dirigeant aurait déclaré que sa société « n’était pas assez sensible à l’essor de nouvelles technologies et aux changements externes ».
Un manque d’anticipation qui porte préjudice à ByteDance
Selon Liang Rubo, l’expansion rapide de l’entreprise ces dernières années, impulsée par le vif succès de TikTok, l’aurait rendu « moins efficace et proactive ». Par conséquent, la firme n’aurait pas suffisamment prêté d’attention à l’intelligence artificielle, contrairement à ses concurrents. « Par exemple, les mentions de GPT, le modèle de langage d’OpenAI, n’apparaissent dans notre revue technique semestrielle qu’en 2023, bien que GPT-1 ait déjà été publié en 2018, » précise le dirigeant. Pour lui, les entreprises disposants des meilleurs modèles les ont conçus entre 2018 et 2021.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Bien qu’elle n’ait pas fait l’impasse sur l’IA générative, les modèles conçus par ByteDance sont loin d’être aussi performants et plébiscités que d’autres. À titre d’exemple, Ernie Bot de Baidu, qui a pourtant connu des débuts difficiles, a réussi à rebondir, faisant même son arrivée dans le Samsung Galaxy S24 en Chine. Le groupe chinois assure même que son modèle de langage, exploité par plus de 100 millions d’utilisateurs depuis août, serait plus puissant que ChatGPT d’OpenAI en chinois. ByteDance, conscient de son retard, cherche à mettre à jour sa plateforme de développement de bots, ainsi qu’à finaliser son générateur d’images.
Le PDG de ByteDance est ensuite revenu sur les nombreuses formalités administratives qui existent en interne, qui ralentissent la mise en place de projets. « Il nous faut désormais six mois pour travailler sur de nouveaux projets technologiques, alors qu’il ne suffit que d’un mois pour une start-up afin de le réaliser, » a-t-il déploré. Il n’est pas le seul dirigeant ou fondateur d’entreprise à avoir exprimé ses inquiétudes autour des problèmes d’organisations de leur société face à une concurrence croissante.
Dernièrement, Jack Ma avait invité Alibaba, le groupe qu’il a fondé et qu’il a dirigé jusqu’en 2019, à « changer et se réformer » face à l’émergence de Temu, la filiale de Pinduoduo dans le secteur de l’e-commerce. De la même manière, Pony Ma, cofondateur et directeur général de Tencent, avait sommé ses employés de ne plus se reposer sur leurs lauriers, « tandis que nos concurrents continuaient de proposer de nouveaux titres vidéoludiques ».