Bien qu’elle traverse une période difficile, Cruise prévoit de déployer ses taxis autonomes dans une nouvelle ville, avant de s’étendre à d’autres. L’entreprise devra néanmoins obtenir l’approbation des autorités, une mission délicate à accomplir au vu des récents développements.

Des activités suspendues outre-Atlantique

Début octobre, un accident impliquant un véhicule sans chauffeur de Cruise a mis à mal l’entreprise. La voiture n’a pas repéré une femme projetée sur sa route après avoir été renversée. Traînée sur une vingtaine de mètres, la victime a été grièvement blessée. La société a depuis suspendu ses activités. Elle opérait des taxis robots à San Francisco, Phoenix et Austin.

Kyle Vogt, PDG et cofondateur de l’entreprise, présentait sa démission il y a quelques jours. Son autre cofondateur, Dan Kan, lui a rapidement emboîté le pas. Au lieu d’installer un nouveau directeur général, General Motors a nommé deux présidents qui rendront compte à son conseil d’administration : Mo Elshenawy, vice-président exécutif de Cruise chargé de l’ingénierie, et Craig Glidden, avocat général de General Motors. Le constructeur démontre ainsi sa volonté de s’investir davantage dans sa filiale.

Avant l’accident, General Motors faisait part de grandes ambitions pour l’unité de conduite autonome. La PDG Mary Barra ciblait un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars d’ici à 2030. Au troisième trimestre 2023, les pertes engendrées par Cruise se sont élevées à 700 millions de dollars.

Cruise cible une ville pour « prouver ses performances »

Le groupe persiste dans ses efforts. « Une fois que nous aurons pris des mesures pour améliorer notre culture de la sécurité et rétablir la confiance, notre stratégie consistera à nous relancer dans une ville et à y prouver nos performances avant de nous étendre », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cruise va tout d’abord se concentrer sur ses voitures Bolt, tout en poursuivant une stratégie à plus long terme autour d’Origin, son véhicule sans volant spécialement conçu pour le transport de passagers. Il y a quelques mois, l’entreprise faisait savoir qu’elle était prête à le tester, une échéance qui devrait être grandement retardée. La ville dans laquelle la firme souhaite déployer ses activités n’a pas encore été nommée, mais elle devra auparavant convaincre les régulateurs dans un climat réfractaire. Ses véhicules ont été impliqués dans plusieurs incidents.

En amont, Cruise a indiqué qu’elle procéderait prochainement à une vague de licenciements, « principalement dans des fonctions autres que l’ingénierie ». Avant de suspendre ses activités, la société a annoncé, conjointement avec General Motors et Hyundai, le lancement d’un service de taxis autonomes à Tokyo en 2026. Elle n’a pas communiqué à ce sujet depuis.