Ces derniers mois, Cruise, constructeur automobile spécialisé dans les voitures autonomes, connaît de multiples difficultés et fait face à de nombreuses déconvenues. Critiqué de toute part à cause du caractère « faussement autonome » des véhicules qu’elle propose, sa maison mère, General Motors, s’interroge sur sa viabilité sur le long terme.
L’accident de trop pour Cruise qui doit désormais en payer les conséquences
Cruise était promis à un avenir radieux grâce à ses taxis sans volants autonomes. Néanmoins, la réalité est toute autre, ses véhicules étant la source de plusieurs problèmes. Le 2 octobre dernier, une femme a été victime d’un accident, heurté par la voiture d’un particulier. Projetée sur la trajectoire d’un des véhicules sans chauffeurs de Cruise, cette dernière ne s’est pas arrêtée. « La voiture autonome l’a écrasée, s’est brièvement arrêtée, puis l’a traînée sur une vingtaine de mètres avant de se ranger sur le trottoir, lui infligeant de graves blessures », selon les informations du New York Times.
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Un accident grave qui a suscité des inquiétudes sur la réelle autonomie des voitures de la filiale de General Motors. Les autorités américaines ont ouvert une enquête pour déterminer si le groupe prenait suffisamment de précautions pour protéger les piétons. Plusieurs spécialistes ont mis le doigt sur le fait que les taxis robots de l’entreprise ne sont pas réellement autonomes, mais nécessite l’aide fréquente de personnes travaillant dans un centre d’opération à distance.
Kyle Vogt, le PDG et fondateur de Cruise, a tenu à répondre à ces allégations, affirmant à CNBC que General Motors disposait bien d’une équipe d’assistance à distance, intervenant pour aider les véhicules de l’entreprise tous les 4 à 8 kilomètres parcourus. Il a ajouté que « ces assistances à distance ne correspondent qu’à 2 à 4 % du temps de conduite ». Suite à l’accident, l’entreprise a été contrainte de suspendre temporairement ses services, ce qui correspond à un énorme manque à gagner pour l’entreprise.
Selon le New York Times, General Motors dépenserait en moyenne 588 millions de dollars chaque trimestre pour le bon fonctionnement de Cruise, un chiffre qui a augmenté de 42 % par rapport à 2022. En ne faisant pas rouler ses véhicules, Cruise pourrait bien devenir un poids lourd pour le constructeur automobile qui aurait envisagé de licencier plusieurs de ses employés pour faire face à ces temps difficiles. En parallèle, la société fait tout pour redorer son blason, et relancer ses activités au plus vite.
Heureusement pour elle, une éclaircie subsiste au milieu de ces nuages noirs. General Motors avait annoncé en octobre la poursuite de son partenariat avec constructeur automobile japonais Honda qui dure depuis dix ans. Avec l’aide de Cruise, les trois entités vont prochainement créer une coentreprise afin de lancer un service de taxis autonomes dans la ville la plus peuplée du monde, Tokyo.