Cruise, une filiale de General Motors spécialisée dans la conduite autonome, a ordonné, le 29 août, le rappel de certains de ses robots taxis après un accident survenu plus tôt dans l’année. Un problème dans le logiciel de certains des véhicules aurait entraîné plusieurs blessures mineures. 80 véhicules sont concernés.

Un problème au niveau du logiciel de Cruise

Dans une publication auprès de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’agence fédérale chargée de la sécurité routière aux États-Unis, Cruise explique (PDF) que les 80 taxis autonomes rappelés étaient équipés d’une ancienne version de leur logiciel. Ce dernier pouvait ne pas arriver à prédire correctement la direction des véhicules venant en sens inverse lors d’un virage à gauche.

L’accident a eu lieu le 3 juin 2022 alors qu’un taxi sans conducteur de Cruise a été heurté dans une intersection de San Francisco. Le robotaxi commençait à tourner à gauche lorsqu’il a prédit qu’une voiture présente sur la voie de droite allait se diriger sur sa trajectoire. Face à cette situation, le véhicule a décidé de freiner. Un conducteur venant en sens inverse n’a pas eu le temps d’anticiper l’action et a percuté l’arrière du véhicule autonome. Pour la police locale, l’automobiliste était en grande partie responsable de la collision. Avant cette date, Cruise assure qu’un seul incident avait eu lieu sur plus de 123 500 virages à gauche non protégés effectués par ses véhicules.

Ces robotaxis étaient utilisés par Cruise dans le cadre de son service de taxis autonomes à San Francisco. L’entreprise y teste ses véhicules sans chauffeur de sécurité depuis 2020 et a obtenu l’autorisation de facturer les trajets dans ses véhicules en juin dernier. Elle cherche à rassurer en précisant qu’aucune voiture équipée de ce logiciel n’a été mise à la vente et écrit dans un mail adressé au Wall Street Journal que « nous avons soumis ce dépôt de façon volontaire dans l’intérêt de la transparence pour le public ; il concerne une version antérieure du logiciel et n’a pas d’impact ou de changement sur nos opérations routières actuelles ».

L’inquiétude monte chez les régulateurs

Les régulateurs américains comme la NHTSA, ont à l’œil les véhicules équipés de logiciels de conduite autonome. Ils s’interrogent sur la fiabilité de ces dispositifs, notamment dans les milieux urbains. En juin dernier, la NHTSA présentait des données sur les accidents impliquant des systèmes hautement automatisés comme ceux des véhicules de Cruise ou de Waymo, la filiale d’Alphabet.

En juillet, ce sont les régulateurs californiens qui se sont intéressés au cas de Cruise. Selon une lettre anonyme, la filiale de General Motors aurait lancé son service de robotaxis prématurément. Ses véhicules auraient tendance à caler aux intersections, bloquant les voies de circulation. D’après le Wall Street Journal, le document souligne l’inquiétude des employés sur la fiabilité de leur technologie.

Si Cruise n’a pas souhaité communiquer à ce sujet, un porte-parole de l’entreprise a déclaré que « notre bilan de sécurité est suivi, rapporté et publié par de multiples agences gouvernementales ».