Aux États-Unis, la société Cruise de General Motors attend le feu vert des autorités pour tester Origin, son véhicule autonome sans volant. Tandis que des entreprises connaissent des difficultés dans le secteur de la conduite autonome, d’autres sont en train de connaître une importante évolution.

Des tests à San Francisco

Actuellement, Cruise opère un service de robotaxis sans chauffeur dans une zone spécifique de San Francisco en Californie. Elle a d’ailleurs obtenu le droit de facturer les trajets de celui-ci au mois de juin dernier. Pour ce programme, la société opère des véhicules Chevy Bolts équipés de logiciels et de capteurs permettant la conduite autonome. Son objectif avant la fin d’année est de déployer ses Chevy Bolts dans d’autres villes américaines, à savoir Phoenix et Austin.

Dans le même temps, la filiale de General Motors veut tester son véhicule Origin à San Francisco, à des vitesses allant jusqu’à 56 km/h à toutes les heures de la journée, sauf en cas de mauvais temps. Origin est le premier véhicule de Cruise construit de toutes pièces pour servir de moyen de transport sans conducteur. Il s’agit d’une navette électrique sans volant, dotée d’une forme rectangulaire et de portes coulissantes. À l’intérieur, ses sièges se font face pour permettre aux passagers de converser pendant les trajets.

Dans cette optique, Cruise a envoyé une demande auprès du Department of Motor Vehicles (DMV) de la Californie. La société est toujours en attente d’une réponse ; si celle-ci est favorable, les tests d’Origin seront sans passagers pour débuter. Pour transporter des personnes, Cruise aurait besoin de l’autorisation d’un organisme de réglementation californien distinct qui supervise les véhicules commerciaux, précise le Wall Street Journal.

Depuis la mi-octobre, Cruise teste un prototype de véhicule Origin à San Francisco avec un chauffeur à bord, ce qui permet à l’entreprise de collecter des données en vue d’un déploiement plus important de sa flotte.

L'intérieur d'un véhicule Cruise Origin, dans lequel les passagers sont face à face.

© Cruise.

Cruise rassure sur la sécurité

Les plans de Cruise dans le secteur des taxis autonomes sont ambitieux. Elle espère exploiter des milliers de navettes électriques dans un service qui couvrirait plusieurs villes américaines et rapporterait un milliard de dollars de revenus annuels d’ici 2025, et 50 milliards de dollars par an d’ici 2030. Pour rappel, General Motors détient une participation de 80 % dans la société.

Le parcours de l’entreprise n’a pas été un long fleuve tranquille. Au mois de septembre, elle a été contrainte de rappeler 80 de ses robotaxis à la suite d’un problème avec son logiciel de conduite autonome, empêchant les véhicules de bien interpréter une situation lors de virages à gauche. Sur ce point, Cruise se veut rassurante et rappelle que si ses voitures rencontrent des situations où elles ne peuvent pas avancer en toute sécurité, elles se garent, allument leurs feux de détresse et une équipe est généralement sur place en 10 minutes.

Des gagnants et des perdants dans le secteur de la conduite autonome

La démarche de Cruise démontre que le secteur de la conduite autonome continue son évolution. Toutefois, la lenteur de celui-ci peut s’avérer très coûteuse pour certains de ses acteurs qui ont décidé de revoir leurs plans. C’est notamment le cas d’Argo AI : subventionnée par Ford et Volkswagen, la firme a finalement jeté l’éponge, les deux constructeurs ayant décidé de concentrer leurs efforts sur leurs propres véhicules.

Certains autres concurrents de Cruise se portent mieux, à l’instar de Waymo. La filiale d’Alphabet a récemment dévoilé son propre robotaxi, également sans volant. Même son de cloche pour Baidu qui a présenté un véhicule équipé d’un volant détachable. Bien que le géant chinois n’opère pas sur le même marché que Cruise ou Waymo, il est la preuve que la conduite autonome est prometteuse. Ses ambitions sont à l’image de cet attrait grandissant de la part des professionnels mais aussi des particuliers.