3 456 véhicules, voilà l’écart de vente entre Tesla et BYD sur le marché 100 % électrique des deux constructeurs automobiles au troisième trimestre 2023. Les deux entreprises ont dévoilé ces chiffres le 2 octobre. Le groupe chinois peut légitimement espérer s’imposer face à son concurrent américain, à la condition qu’un vent mauvais venu d’Europe n’entrave ses ambitions.

BYD a des arguments pour espérer dépasser Tesla

Avec 22,6 % de croissance de ses ventes tout électrique, soit 431 603 unités, BYD est en grande forme. L’entreprise, qui a écoulé au total 824 001 voitures sur trois mois, peut venir titiller le leader jusque-là incontesté du secteur sur son terrain, Tesla.

Une nuance toutefois, le constructeur américain assure que la baisse de ses livraisons de 6,7 % sur le trimestre, 435 059 véhicules, est liée à une difficulté planifiée et annoncée : les gigafactory d’Austin et Shanghai ont dû être mises à l’arrêt un temps « pour la mise à niveau des usines ».

La dynamique semble tout de même être du côté de la société de Shenzhen, soutenue par le milliardaire Warren Buffett. Premier constructeur de l’immense marché chinois, BYD, ou « Build your Dream », commence son extension internationale, là où celle de Tesla est bien entamée.

Les premiers véhicules, connus pour leurs prix bas, sont attendus en France pour l’automne, tandis que la marque s’installe en Suède ou aux Pays-Bas. Un projet d’usine est en cours de négociation en hexagone ou en Allemagne. Tesla, de son côté, a choisi l’Outre-Rhin. La marque chinoise se projette également au Brésil, en Inde, mais aussi sur le reste du marché asiatique. Aujourd’hui, les exportations représentent 9 % de ses ventes, au lieu de 5 % au trimestre précédent.

L’Union européenne en trouble-fête ?

Le rêve européen de BYD risque cependant de s’arrêter à Bruxelles. La Commission européenne soupçonne la marque et les autres véhicules chinois de pouvoir pratiquer des tarifs très avantageux grâce à de larges subventions publiques de Pékin.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé, lors de son discours sur l’État de l’Union mi-septembre qu’une enquête sur le sujet va être lancée. Elle devrait débuter en octobre.

Pour l’instant, les droits de douane européens sur les véhicules électriques sont de 10 %, selon les conclusions des investigations une hausse est possible. À Bruxelles, beaucoup se plaisent à rappeler qu’aux États-Unis, le droit d’entrée est plutôt de 27,5 %.