L’autorité antitrust britannique, la Competition and Markets Authority (CMA), a défini des principes spécifiques pour guider les réglementations en matière d’intelligence artificielle (IA). Objectif : protéger la concurrence dans un secteur en plein boom et empêcher la prolifération de systèmes peu performants.

Une technologie au potentiel énorme, mais qui doit être encadrée pour profiter à tous

Au mois de mai, la CMA annonçait un vaste examen du marché de l’IA générative. Ses résultats viennent d’être publiés. L’agence s’est concentrée sur la concurrence et la protection des consommateurs pour guider le développement actuel de la technologie.

Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, a expliqué qu’il existait un réel potentiel pour que l’IA stimule la productivité et facilite des millions de tâches quotidiennes. Elle a cependant souligné l’importance d’une réglementation pour empêcher les dérives. Cardell craint en outre que l’IA soit exploitée par un nombre restreint d’acteurs. Ceux-ci pourraient alors exercer un pouvoir de marché, empêchant que tous les avantages de la technologie bénéficient à l’ensemble de l’économie.

« C’est pourquoi nous avons proposé aujourd’hui ces nouveaux principes et lancé un vaste programme d’engagement afin de veiller à ce que le développement et l’utilisation des modèles de fondation évoluent d’une manière qui favorise la concurrence et protège les consommateurs », a-t-elle indiqué. La CMA a publié sept principes qui devront être appliqués par les entreprises d’IA : la responsabilité, l’accessibilité, la diversité, le choix, la flexibilité, le traitement équitable et enfin, la transparence.

La réglementation de l’IA progresse dans le monde

Au cours des prochains mois, l’autorité antitrust entreprendra un important programme d’engagement avec un large éventail de parties prenantes au Royaume-Uni et à l’étranger. Elle souhaite « développer davantage ces principes, en travaillant ensemble pour soutenir le développement positif de ces marchés critiques de manière à favoriser une concurrence efficace et la protection des consommateurs au profit des personnes, des entreprises et de l’économie ». Dans six semaines, le pays accueillera également le premier sommet mondial sur la sécurité de l’IA.

D’autres gouvernements tentent d’encadrer l’intelligence artificielle. L’UE, dans sa proposition de loi sur l’IA, s’est aussi concentrée sur les modèles de fondation et sur l’obligation pour les entreprises de se conformer à des règles de transparence. En Chine, les entreprises doivent s’enregistrer auprès du gouvernement et s’engager à ne pas proposer d’algorithmes anticoncurrentiels avant de pouvoir les déployer.

La situation est plus confuse outre-Atlantique. Si des rencontres sont organisées entre dirigeants et hommes politiques, elles ressemblent davantage à des campagnes de lobbying qu’à des discussions profondes sur la meilleure manière d’exploiter la technologie et d’éviter ses risques. Les plus grandes entreprises d’IA se sont engagées à respecter des mesures, mais aucune loi ne les force à s’exécuter.