Alors que le marché de l’intelligence artificielle (IA) générative est de plus en plus scruté par les régulateurs, l’autorité antitrust britannique lance un vaste examen du secteur, particulièrement sur les modèles qui alimentent la technologie.
Un examen pour protéger les consommateurs et assurer la compétitivité
Le marché de l’IA générative est en pleine expansion depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022. Cette technologie, capable de générer du texte ou des images à partir de simples requêtes, attire la convoitise de très nombreuses industries. Par conséquent, les entreprises qui la développent l’intègrent progressivement dans de plus en plus de produits.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Les coûts d’exécutions pour les modèles de langage qui alimentent les agents conversationnels comme Google Bard ou ChatGPT sont colossaux. Les seules firmes capables de les couvrir sont actuellement les géants technologiques comme Microsoft ou Google, ou des start-up revendiquant de solides financements.
Ainsi, la Competition and Markets Authority (CMA) va étudier les « modèles de base » tels que le logiciel sous-jacent de ChatGPT, ainsi que la manière dont les « marchés autour de ces modèles se développent », a indiqué sa dirigeante, Sarah Cardell, au Financial Times. Le régulateur va évaluer « les véritables opportunités » ainsi que les principes et les règles à mettre en place pour garantir que la concurrence fonctionne efficacement et que les consommateurs soient protégés.
Pour mener son enquête, la CMA va s’entretenir avec des entreprises, des universitaires et autres entités afin de recueillir des informations riches et diversifiées sur le marché de l’IA générative.
L’IA générative dans le viseur de plusieurs régulateurs
Cette annonce intervient alors que la Federal Trade Commission (FTC), autorité antitrust américaine, a averti les entreprises du secteur en leur expliquant qu’elle examinerait « la façon elles peuvent choisir d’utiliser la technologie de l’IA, y compris les nouveaux outils d’IA générative, d’une manière qui peut avoir un impact réel et substantiel sur les consommateurs ».
En amont, la Commission européenne a décidé d’ajouter une section sur l’IA générative dans sa nouvelle législation visant à encadrer l’intelligence artificielle au sein de l’UE. Le texte devrait ainsi contenir une proposition obligeant les entreprises développant ces outils à préciser si elles ont utilisé du contenu protégé par le droit d’auteur.
Ces derniers temps, la CMA s’est montrée encore plus stricte que ses homologues, notamment en bloquant le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Prochainement, l’agence bénéficiera d’un pouvoir d’action encore plus large avec la possibilité d’infliger des amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires des entreprises ne respectant pas la loi.