Huit entreprises viennent de s’engager auprès de la Maison-Blanche à créer et utiliser l’intelligence artificielle (IA) de manière éthique et sécurisée. Parmi eux, se trouvent Nvidia, Salesforce ou encore IBM.

La sécurité avant tout

Au mois de juillet, sept sociétés spécialisées dans l’IA, dont OpenAI, Meta, Google, Microsoft et Inflection AI, s’engageaient à sécuriser l’intelligence artificielle à travers diverses mesures. Une liste qui s’allonge aujourd’hui pour atteindre un total de quinze entreprises. « L’administration Biden-Harris encourage ce secteur à respecter les normes les plus strictes afin que l’innovation ne se fasse pas au détriment des droits et de la sécurité des Américains », commente la Maison Blanche.

Lors de l’élaboration de leurs systèmes d’IA, ces différents groupes promettent de placer la sécurité avant tout. Par exemple, elles s’engagent à développer un moyen pour permettre aux consommateurs d’identifier le contenu généré par la machine grâce à un système de filigrane.

Elles vont également faire appel à des experts indépendants pour évaluer la sécurité de leurs outils avant de les rendre publics. Ceux-ci seront régulièrement amenés à analyser, rechercher et signaler d’éventuelles vulnérabilités dans leurs systèmes.

« Le président a été clair : exploiter les avantages de l’IA, gérer les risques et agir vite, très vite. Et c’est précisément ce que nous faisons en nous associant au secteur privé et en actionnant tous les leviers dont nous disposons pour mener à bien ce projet », commente Jeff Zients, secrétaire général de la Maison-Blanche, dans un communiqué.

Du grain à moudre ?

Depuis l’émergence de l’IA générative en novembre 2022 avec ChatGPT, de nombreux experts alertent sur les dangers de la technologie et la nécessité de la réglementer rapidement. Si ces nouveaux engagements sont louables, ils n’ont pour le moment aucune valeur législative ; les entreprises ne les respectant pas ne risquent, pour l’instant, pas de sanction.

Mustafa Suleyman, cofondateur de Google DeepMind et d’Inflection AI, a d’ailleurs appelé le gouvernement américain à légiférer sur la question au plus vite, en appliquant les différentes mesures à l’échelle législative.

Un premier cadre consacré aux futures lois sur l’IA aux États-Unis doit être présenté aujourd’hui, lors d’une audition sur la technologie à laquelle participeront Brad Smith, président de Microsoft, et William Dally, responsable scientifique de Nvidia. Néanmoins, une éventuelle loi ne devrait pas voir le jour tout de suite, compte tenu de l’extrême lenteur du système législatif américain.

Certains groupes de la société civile se sont plaints du rôle des entreprises technologiques dans les discussions sur les réglementations relatives à l’IA. Ils estiment que leurs dirigeants ont influencé les décideurs politiques.