À l’avenir, le téléphone des automobilistes pourrait aussi être leur voiture. Polestar, connu pour être un concurrent sérieux de Tesla aux États-Unis et en Chine, souhaite lancer un smartphone d’ici décembre prochain. Cette initiative, étonnante à première vue, est le fruit d’une alliance entre deux entreprises de la maison mère chinoise du constructeur, Geely.

Polestar ne souhaite pas concurrencer les géants du smartphone

2023 est en passe de devenir la pire année pour les expéditions mondiales de smartphones. Depuis quelques mois, les entreprises d’analyse du marché affirment que les ventes sont en chute libre. Cette situation découle notamment de la diminution de la demande à la suite de la pandémie de Covid-19, couplée à l’augmentation des prix due à l’inflation. Cette situation ne refroidit pas les ambitions du constructeur automobile Polestar.

Dans une interview à CNBC, au salon automobile de Munich, Thomas Ingenlath, PDG de Polestar, a révélé que l’entreprise travaille avec le constructeur de téléphones chinois Xingji Meizu pour lancer un téléphone de marque Polestar en Chine. Selon le dirigeant, cette initiative n’est pas faite pour concurrencer les géants du secteur comme Apple ou Samsung. « Nous souhaitons montrer au monde à quel point nos véhicules Polestar sont essentiellement des ordinateurs sur roues » a affirmé Thomas Ingenlath. Il a ajouté « Relier les deux mondes permettra une transition transparente qui n’est actuellement pas possible ».

La raison pour laquelle Polestar et Xingji Meizu ont décidé de collaborer est simple : les deux entreprises ont la même maison mère. Créée en 1996, Polestar est une marque du groupe suédois Volvo. Lors du rachat du géant en 2010, Geely a vu en Polestar le potentiel d’une marque distincte. De son côté, Xingji Meizu a été créé par Eric Li, le fondateur de Geely. Les ambitions de ventes de téléphones haut de gamme pour l’un et le développement de ses services automobiles pour l’autre ont permis la signature d’un partenariat.

Le téléphone Polestar devrait exécuter une version personnalisée du système d’exploitation maison Flyme OS. Xingji Meizu travaillerait également sur une interface, baptisée Meizu Auto, dédiée aux voitures de Polestar. La marque suédoise abandonnerait par la même occasion Android Automotive dont elle est actuellement équipée. Flyme OS et Meizu Auto devraient créer une « symbiose » entre le monde automobile et la tech.

Polestar n’est pas la seule entreprise à vouloir lancer son smartphone en Chine. Nio, une start-up chinoise de voitures électriques soutenue par Tencent, a l’intention de lancer son modèle en octobre prochain. Les véhicules électriques haut de gamme doivent trouver des alternatives pour se différencier sur le plus grand marché automobile du monde. Le développement des technologies et des services sont poussés à son paroxysme sur un segment comprenant plus de 70 marques.