Les restrictions imposées par l’Occident à la Chine ne l’empêchent pas de multiplier ses efforts dans le secteur des semi-conducteurs. À tel point que les responsables américains et européens s’inquiètent de la poussée accélérée de l’Empire du Milieu dans la production de puces d’ancienne génération.
Des restrictions sur les technologies avancées, mais pas anciennes
En octobre 2022, les États-Unis limitaient grandement l’exportation de technologies liées aux semi-conducteurs vers la Chine. Un décret en cours de finalisation outre-Atlantique devrait en outre permettre d’ajouter de nouvelles contraintes à celles déjà en vigueur. En parallèle, l’administration Biden s’est entretenue avec les dirigeants néerlandais et japonais pour que les deux pays restreignent également leurs exportations vers la Chine.
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Chacun abrite des entreprises essentielles au secteur des semi-conducteurs, qui conçoivent des équipements nécessaires à la construction de technologies de pointe, notamment les puces qui alimentent l’intelligence artificielle. Ces derniers mois, le Japon comme les Pays-Bas ont ainsi imposé des limites à l’exportation sur ces machines, en ciblant spécifiquement la Chine.
En conséquence, le pays asiatique a concentré ses efforts sur les puces à 28 nanomètres et plus. Les entreprises chinoises se sont donc attelées à construire de nouvelles usines plus rapidement que partout ailleurs. Selon l’association professionnelle SEMI, elles devraient construire 26 usines utilisant des plaquettes de 200 millimètres et de 300 millimètres d’ici à 2026, contre 16 usines aux États-Unis.
L’Occident craint pour la chaîne d’approvisionnement mondiale
Les anciennes puces sont encore largement utilisées dans de nombreux appareils et industries. Elles sont des composants essentiels pour des produits tels que les smartphones, les véhicules électriques, l’électronique grand public ou encore les équipements militaires.
Les responsables occidentaux s’inquiètent de la volonté de Pékin de dominer ce marché pour des raisons à la fois économiques et sécuritaires. Ils craignent que les entreprises chinoises ne se débarrassent de ces anciennes puces sur le marché international. Leurs concurrentes étrangères risqueraient alors de devenir dépendantes de la Chine, entraînant des risques pour la sécurité nationale, en particulier si la technologie chinoise est nécessaire à la fabrication d’équipements de défense.
Si les États-Unis et l’Union européenne ont également investi massivement pour produire davantage de semi-conducteurs localement, il est probable que les acteurs du secteur rechignent à financer des installations qui devront rivaliser avec les usines chinoises fortement subventionnées. Selon des informations recueillies par le South China Morning Post, l’administration Biden et ses alliés évaluent la volonté des entreprises occidentales d’investir dans de tels projets avant de décider d’éventuelles mesures à prendre contre la Chine.
La Chine accélère aussi dans les équipements de conception de semi-conducteurs
En amont, les médias chinois ont rapporté qu’une entreprise soutenue par l’État et spécialisée dans les machines de lithographie, Shanghai Micro Electronics Equipment Group, travaille à la livraison de son premier système basé sur la technologie 28 nanomètres dès cette année.
Pour l’heure, cette information n’a pas été confirmée, mais elle témoigne des nombreux efforts de l’Empire du Milieu pour se développer dans le domaine des équipements de conception de puces électroniques. Si elle est avérée, il s’agirait d’une importante victoire pour la Chine dans la guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis, cristallisée par le sujet des semi-conducteurs.