L’ambassadeur de Chine à Washington, Xie Feng et Mao Ning, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ont été amenés à réagir au cours de la semaine sur la rumeur persistante de futures nouvelles restrictions à l’export américaines dans le domaine des puces. Ils accusent les États-Unis d’alimenter les tensions entre les deux pays.
Les puces comme enjeu de sécurité nationale
« Nous voulons dire au revoir au rideau de fer comme au rideau de silicium [ndlr : matière première des puces] » a expliqué Xie Feng le 19 juillet dans un cadre particulièrement adapté. Cette prise de parole a eu lieu au cours du Forum sur la sécurité d’Aspen, une rencontre aux États-Unis consacrée aux défis en matière de sécurité nationale et de politique étrangère.
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Les restrictions à l’export de semi-conducteurs adopté par les États-Unis en octobre 2022 l’ont été sous le sceau de la sécurité nationale. Arguant que les composants peuvent être utilisés dans des technologies militaires, Washington a décidé de les y englober. Une stratégie âprement critiquée par Pékin, « La Chine s’oppose toujours à la politisation et à la militarisation des questions commerciales et technologiques par les États-Unis », a asséné Mao Ning lors de la conférence de presse du ministère en début de semaine.
D’après les informations de Reuters, l’administration Biden est en train de finaliser un décret pour ajouter de nouvelles contraintes à celles déjà en vigueur. D’après l’agence de presse, il concernera l’investissement dans les semi-conducteurs avancés, l’informatique quantique et l’Intelligence artificielle. En visite à Pékin la semaine passée, Janet Yellen, secrétaire au Trésor, avait confirmé des mesures « très ciblées et clairement dirigée, étroitement, vers quelques secteurs où nous avons des problèmes spécifiques de sécurité nationale ».
Les puces d’IA adaptées au marché chinois de Nvidia ou Intel pourraient être concernées, ainsi que les services de cloud qui louent les capacités de calculs basées sur les composants les plus performants à des entreprises chinoises. Les dirigeants de plusieurs entreprises américaines de semi-conducteurs ont été convoqués à Washington pour échanger sur les futures mesures.
La Chine prête à répondre… Dans la mesure du possible ?
La porte-parole Mao Ning a rappelé qu’il n’était dans « l’intérêt de personne d’imposer des restrictions arbitraires à la coopération technologique normale et au commerce régulier ». L’ambassadeur Xie Feng a rapporté à Aspen, « Il y a un dicton chinois qui dit que nous ne ferons pas de provocations, mais nous ne reculerons pas devant les provocations ».
Depuis octobre, les réactions de Pékin sont restées plutôt mesurées. La Chine a enclenché le mécanisme de règlement des différends de l’Organisation Mondiale du Commerce, sans grande chance de succès. Une enquête a été diligentée dans le pays sur les risques de sécurité de Micron, numéro un américain des puces mémoires. Elle a abouti à l’interdiction de vendre à certaines entreprises locales. Plus récemment, la Chine a décidé de rendre obligatoire l’obtention de licences pour obtenir du Gallium et du Germanium, des métaux qui peuvent entrer dans la fabrication de semi-conducteurs.