Si les réseaux sociaux se sont souvent copiés, l’utilisation des intelligences artificielles pourrait suivre le même chemin. À l’instar de MyAI de Snapchat, Meta se préparerait à lancer des agents conversationnels sur ses réseaux sociaux. Ils devraient incarner chacun des personnalités différentes pour capter davantage l’engagement des utilisateurs.

Avec les données récoltées, Meta pourrait cibler les utilisateurs avec des publicités personnalisées

Depuis le lancement de ChatGPT en fin d’année dernière, de nombreuses entreprises ont intégré l’intelligence artificielle dans leurs produits. Microsoft a couplé l’agent conversationnel le plus performant d’OpenAI, GPT-4, avec son moteur de recherche Bing. Alphabet lui a emboîté le pas avec l’ajout de Bard à Google. Les réseaux sociaux se sont aussi introduits dans ce nouveau marché. TikTok propose depuis mai dernier, Tako, une IA répondant aux questions des utilisateurs et leur recommandant du contenu. De son côté, Snapchat propose à ses utilisateurs d’échanger avec MyAI.

Meta n’est pas en reste. En avril, Mark Zuckerberg, PDG de l’entreprise a affirmé vouloir « introduire des agents d’IA auprès de milliards de personnes de manière utile et significative ». Quelques mois plus tard, le géant est sur le point de réaliser son objectif. Le Financial Times rapporte que la société a conçu des prototypes de chatbots à intégrer sur ses réseaux sociaux.

D’après plusieurs sources internes, ces agents conversationnels, surnommés personnas, adopteraient différentes personnalités et traits de caractère. L’un d’entre eux s’exprimerait comme le seizième président des États-Unis, Abraham Lincoln. Un autre pourrait tout simplement prendre la personnalité d’un conseiller en agence de voyages pour aider un surfeur à partir en vacances.

Lancées en septembre prochain, les IA seraient accompagnées d’une nouvelle fonctionnalité de recherche. Ils pourront également recommander des contenus à regarder. Il est possible que Meta offre la possibilité aux utilisateurs d’envoyer des photos aux personnas. Sur Snapchat, MyAI recommande des recettes après qu’un utilisateur lui a envoyé des ingrédients en photos.

Pour développer ses personnas, Meta se serait basé sur son dernier grand modèle de langage, Llama 2. Les chatbots pourraient aider le modèle à s’améliorer davantage. En effet, ils récolteraient une grande quantité d’informations sur les utilisateurs. Meta aurait ainsi la capacité de mieux cibler les utilisateurs, tout en nourrissant son algorithme avec de nouvelles données.

Une question subsiste : les agents conversationnels ne développeront-ils pas des discours haineux ou à risque pour les utilisateurs ? En 2021, Meta avait lancé BlenderBot 2 qui en quelques jours diffusait de fausses informations et insultait parfois les utilisateurs. Pour éviter qu’un tel scénario se reproduise, une technologie examinerait les questions des utilisateurs pour s’assurer qu’elles sont appropriées. Elle servira également à vérifier que les propos des chatbots sont véridiques et qu’ils ne diffusent pas des discours de haine.