Aux États-Unis, les législateurs s’intéressent de très près au partenariat entre Ford et la firme chinoise CATL, qui vont collaborer au travers d’une usine de production de batteries dans l’État du Michigan.
Une lettre adressée au PDG de Ford
Les deux sociétés ont annoncé leur projet à hauteur de 3,5 milliards de dollars en février dernier. Celui-ci va permettre à Ford de produire des cellules de batteries développées par CATL, le numéro 1 mondial des batteries pour véhicules électriques. L’usine devrait créer 2 500 nouveaux emplois.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Avant son entrée en fonction prévue pour 2026, l’installation devra probablement passer au travers de barrières réglementaires. Les présidents de la commission spéciale de la Chambre des représentants sur le Parti communiste chinois et de la commission des voies et moyens, chargée de collecter les recettes nécessaires au financement du gouvernement fédéral, ont envoyé une lettre au PDG de Ford. Ils demandent au constructeur de leur fournir de nombreux documents relatifs à l’accord avec CATL. Ils cherchent également à en savoir plus sur d’éventuelles subventions octroyées par l’administration Biden.
Les législateurs s’interrogent, par exemple, sur le nombre d’Américains que l’usine emploiera par rapport au nombre de travailleurs chinois. Ils veulent aussi déterminer si CATL est liée à des pratiques de travail forcé, dans la région du Xinjiang notamment, d’où sont originaires les Ouïghoures. Ils questionnent par ailleurs le rôle de l’accord pour réduire la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine, particulièrement en ce qui concerne les pièces et les matériaux destinés aux véhicules électriques.
BREAKING: Chairman @RepGallagher and @RepJasonSmith of @WaysandMeansGOP seek answers on @Ford’s partnership with Chinese Communist Party-aligned battery company @catl_official.
In the letter, the Chairmen reveal NEW information about the licensing agreement, CATL’s ties to… pic.twitter.com/9d3tnDDH4y
— The Select Committee on the CCP (@committeeonccp) July 21, 2023
Des tensions géopolitiques de plus en plus affirmées
Très clairement, les élus voient d’un mauvais œil la collaboration entre l’un des plus importants constructeurs américains et un géant chinois comme CATL, alors que les tensions entre les deux premières puissances mondiales sont de plus en plus affirmées.
La semaine dernière, les républicains de la Chambre des représentants ont d’ailleurs annoncé une enquête distincte sur les investissements des sociétés de capital-risque américaines en Chine. Pour sa part, Ford assure « investir à elle seule 3,5 milliards de dollars » dans cette usine. Le constructeur rappelle que sa démarche permettra de produire depuis le sol américain plutôt que « d’importer exclusivement des batteries LFP (Ndlr : Accumulateur lithium-fer-phosphate) de Chine comme le font nos concurrents ».
Les autorités chinoises sont également très vigilantes vis-à-vis de l’accord entre les deux sociétés. Peu de temps après son annonce, Pékin s’est inquiétée d’un éventuel vol de technologies de la part de Ford.