Le constructeur automobile historique Ford a annoncé mi-février un accord avec le numéro un des batteries électriques pour voitures, le chinois Contemporary Amperex Technology (CATL). Selon les informations de Bloomberg, Pékin s’inquiète d’un éventuel vol de technologies dans un contexte de forte tension avec les États-Unis.

Dans le cadre de l’électrification de son catalogue, Ford a dévoilé un projet d’usine de batterie pour véhicules électriques dans le Michigan, pour la modique somme de 3,5 milliards de dollars. Pour mener à bien l’opération, le constructeur a acquis une licence d’exploitation de la technologie de batterie au phosphate de fer lithié (LFP) du chinois CATL.

Grâce à ce deal, Ford va pouvoir bénéficier, d’une part des avantages fiscaux de l’Inflation Reduction Act, en localisant sa production aux États-Unis, et du savoir-faire de CATL. L’entreprise chinoise contrôlait 32,6 % du marché des batteries pour voitures électriques en 2021, grâce à ses produits moins chers et plus efficaces que les batteries lithium-ion.

L’alliance entre Ford et CATL prisonnière de la situation géopolitique

Cet accord a déjà donné lieu à un examen du côté de Pékin, mais selon Bloomberg les autorités chinoises souhaitent aller plus loin. Une étude plus approfondie du projet est prévue, même si aucun calendrier ni détail ne sont encore connus. Les autorités veulent vérifier à quel point Ford aura accès aux technologies de CATL dans un contexte extrêmement tendu entre la Chine et les États-Unis. Le média américain rapporte cependant que cet examen approfondi ne donnera pas forcément lieu à un blocage de l’opération.

L’alliance suscite également des méfiances côté américain. Glenn Youngkin, gouverneur de Virginie, avait retiré la candidature de son État comme lieu d’implantation de l’usine, la qualifiant de « cheval de Troie » pour la Chine. Le sénateur républicain Marco Rubio a, quant à lui, demandé un examen de l’accord par la Commission des investissements étrangers aux États-Unis.