Les véhicules thermiques seront interdits au sein de l’Union européenne dès 2035. Toutefois, cette volonté est freinée par une forte dépendance aux importations de lithium, un composant essentiel pour la production des batteries de véhicules électriques. Une situation dont le vieux continent cherche à se défaire. Ainsi, l’entreprise Lithium de France (LDF) s’est vue accorder par Bercy un permis exclusif de recherche (PER) par un arrêté rendu le 31 janvier et publié au Journal officiel ce vendredi 16 février.

Délivré pour une période de 5 ans, le PER concerne une zone de près de 151 km2 à l’est de Haguenau, une ville située à une trentaine de kilomètre au nord de Strasbourg. Pour LDF, cela représente l’obtention d’un quatrième PER. Dans le nord de l’Alsace, l’entreprise filiale d’Arverne Group a déjà commencé plusieurs opérations d’étude et d’exploration. L’objectif est « d’allier la production de chaleur renouvelable locale issue de la géothermie à l’extraction et à la transformation (…) de lithium géothermal à destination de l’industrie de la mobilité électrique », indique un communiqué du groupe rapporté par La Tribune.

Les premières explorations du sous-sol alsacien ont commencé en 2022. En mars de l’année suivante, LDF a levé 44 millions d’euros pour réaliser ses travaux d’exploration. Le directeur général de la filiale avait alors déclaré : « les résultats sont extrêmement prometteurs et vont nous permettre de définir nos cibles pour les premiers travaux de forage ».

Arverne Group a par ailleurs obtenu neuf PER, dont deux concernent l’exploitation de lithium et sept des projets de géothermie. Ces PER couvrent au total 2 000 km2 répartis dans plusieurs régions : en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est.

L’entreprise n’est pas la seule société française à s’intéresser au lithium et aux batteries. En janvier, le groupe Imerys annonçait l’installation d’une usine de conversion de lithium dans l’Allier, dans la petite commune de Saint-Victor, à proximité de Montluçon. Celle-ci a été implantée à une quarantaine de kilomètres de l’un des plus gros projets européens de mine de lithium situé à Échassières. Le promesse de ces sites est de produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, ce qui équivaut à l’alimentation de 700 000 véhicules électriques.

D’autres pays européens s’intéressent à cette production. En Allemagne, la raffinerie de lithium de Bitterfeld-Wolfen commencera sa production en mai prochain.