Imerys, l’une des plus grandes sociétés françaises spécialisées dans l’extraction et la transformation de minéraux industriels, a annoncé le 24 octobre 2022 qu’elle allait exploiter une immense mine de lithium en France. Entre enjeux de souveraineté et enjeux écologiques, le projet, baptisé Emili, est considéré comme très important pour l’économie française et demandera des investissements conséquents.

D’ici 2028, la France aura sa première mine de lithium, l’une des plus grandes d’Europe

C’est au sein du site de Beauvoir, situé dans l’Allier (03), près de Vichy, que la première mine française de lithium devrait voir le jour. Sous cette carrière de kaolin, il est possible d’y extraire du mica dans lequel est contenu du lithium, l’un des composants principaux des piles et des batteries d’appareils électroniques. C’est le groupe Imerys, qui possède cette zone minière située en plein milieu du Massif central, qui va s’occuper de l’extraction.

Concrètement, à partir de 2028, jusqu’à 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium pourront être extraites à partir de cette mine. Cela correspond au besoin en lithium des batteries de 700 000 véhicules électriques. Depuis les années 60, ce site minier est identifié comme l’un de ceux qui pourraient être le plus prolifique en lithium en France, voire en Europe.

Il y a moins d’une semaine, Emmanuel Macron annonçait que la France avait plusieurs mines de lithium et qu’elles allaient être développées. « C’est la clé pour notre souveraineté », ajoutait-il quelques heures avant l’ouverture du Salon de l’automobile. Plus que jamais, le lithium est un des composants essentiels des batteries de voitures électriques, qui devraient à terme, être les seuls véhicules autorisés sur le vieux continent.

Un investissement d’un milliard d’euros nécessaire pour une extraction plus écolo

Pour pouvoir exploiter cette mine, Imerys considère qu’un investissement d’environ un milliard d’euros sera nécessaire pour atteindre le seuil des 34 000 tonnes par an. Le PDG de la firme, Alessandro Dazza explique en quoi ce financement initial est important dans un communiqué, « Nous avons décidé de faire une mine souterraine afin de limiter le bruit et les poussières. Nous avons aussi décidé de respecter les standards IRMA qui sont les plus stricts du secteur minier ».

Ces standards permettent notamment de respecter un maximum l’environnement. Dans une profondeur comprise entre 75 et 350 mètres, les mineurs vont extraire de l’hydroxyde de lithium. Il va être ensuite acheminé à l’aide d’une canalisation souterraine d’environ 10 kilomètres vers la gare la plus proche. Les trains de fret lui permettront de rejoindre une raffinerie afin de pouvoir exploiter ce lithium. Avec ce procédé, Imerys table sur l’émission de 8 tonnes d’émission de CO2 contre près de 20 tonnes pour des mines similaires ailleurs dans le monde.

Le gouvernement français, par le biais du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a salué le lancement du projet. Il a déclaré que celui-ci « contribuera à l’objectif fixé par le Président de la République de produire 2 millions de véhicules électriques en France d’ici 2030 et sera soutenu par le gouvernement ». Jusqu’ici, la France importait son lithium d’Amérique du Sud, ou bien d’Australie, deux des régions du monde où la production est la plus importante.