Blue Origin, entreprise spatiale fondée par Jeff Bezos, cherche à s’implanter à l’international. Objectif : mieux concurrencer SpaceX, qui domine allègrement le marché des lanceurs.

Blue Origin veut étendre ses opérations

Si Blue Origin a été la première entreprise à parvenir à lancer, faire atterrir et réutiliser une fusée, elle a depuis été devancée par la société d’Elon Musk. Son Falcon 9 est désormais un incontournable du secteur, capable d’acheminer des astronautes jusqu’à la Station Spatiale internationale.

Pour sa part, Blue Origin connaît une période de mieux après avoir essuyé quelques échecs. Son alunisseur Blue Moon a ainsi été sélectionné par la NASA pour poser les astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis V. C’est le Starship de SpaceX qui assurera cette fonction pour les deux missions précédentes. Désormais, la firme veut exploiter de nouvelles opportunités en-dehors des États-Unis, où elle dispose de sites dans le Texas, en Floride, dans le Washington et dans l’Alabama.

Selon le Financial Times, qui s’est entretenu avec son PDG Bob Smith, Blue Origin est à la recherche d’une localisation pour construire un site de lancement international. « Nous recherchons tout ce que nous pouvons faire pour acquérir, pour nous développer afin de mieux servir nos clients. Ce n’est pas une question de taille, c’est plutôt une question d’accélération de notre plan d’action », a-t-il expliqué.

L’acquisition s’est avérée une stratégie payante pour la société. L’entreprise Honeybee Robotics, qu’elle a rachetée l’année dernière, fait partie de l’équipe ayant été sélectionné par la NASA dans le cadre du programme Artemis. Blue Origin envisage des acquisitions et des partenariats dans de nombreux domaines, de la fabrication aux logiciels.

L’Europe en ligne de mire

L’Europe est particulièrement prisée par la société. « Je pense que l’Europe offre de grandes possibilités. Pour nous, la manière de vendre des services spatiaux en Europe n’est pas aussi claire qu’aux États-Unis », a commenté Bob Smith.

Si Blue Origin ne cache pas ses ambitions dans le spatial, l’entreprise a encore du chemin à parcourir pour rattraper SpaceX, d’autant plus que le second vol de Starship, son lanceur ultra lourd, devrait avoir lieu prochainement. Une fois sur le marché, il devrait bouleverser les prix en place dans le secteur. Pour sa part, le PDG ne s’inquiète pas de la capacité de la fusée de Blue Origin, New Glenn, à concurrencer Starship.

L’appareil, qui n’a pas encore volé, a déjà été choisi par Amazon pour au moins 12 lancements entre 2024 et 2029, dans le cadre de son projet Kuiper. « Nous avons un bon carnet de commandes et nous pouvons continuer à l’étoffer », assure Smith. En parallèle, Blue Origin fait partie d’un consortium d’entreprises visant à construire une station spatiale commerciale. New Shepard, le lanceur utilisé par la société pour le tourisme spatial, devrait quant à lui bientôt reprendre du service après être resté cloué au sol suite à un échec lors d’une mission non habitée.