La station orbitale imaginée par Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos, vient de franchir une étape importante dans le processus de son développement. Désormais, les équipes chargées de la concevoir vont pouvoir passer à la phase design du projet.

Une station pour la science, le tourisme et même le divertissement

La station spatiale sera baptisée Orbital Reef et devrait être un vrai bijou technologique mis au point par Blue Origin en collaboration avec plusieurs entreprises, notamment Sierra Space, Amazon, Amazon Web Services (AWS) ou encore Boeing. Pouvant accueillir jusqu’à 10 astronautes, la station commerciale pourra être utilisée à des fins diverses et variées : expériences scientifiques, développement de technologies, tourisme spatial, divertissement (tournages de films par exemple).

« Nous sommes à la porte de la plus profonde révolution industrielle de l’histoire de l’humanité. Une révolution industrielle marquée par la transition entre les 60 dernières années d’exploration spatiale et un avenir où l’humanité étend ses usines et ses villes dans l’espace. Il ne s’agit pas seulement de tourisme – il s’agit de débloquer les prochaines grandes découvertes en utilisant les usines de microgravité que nous construirons à seulement 400 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre. Les usines de microgravité et les services fournis par Orbital Reef ont le potentiel de révolutionner chaque industrie et de devenir un facteur de croissance majeur pour les économies américaine et mondiale », déclare Tom Vice, PDG de Sierra Space, dans un communiqué de presse.

Sierra Space développe Dream Chaser, un avion spatial cargo conçu pour transporter 5 443 kilogrammes vers l’orbite terrestre basse (LEO). Il aura pour mission de faire la navette entre Orbital Reef et la Terre, et possiblement vers la Station Spatiale internationale (ISS) également. Un véhicule de Boeing devrait aussi faire office de navette pour Orbital Reef.

Vision d'artiste de la station Orbital Reef en orbite.

Orbital Reef devrait entrer en fonction en 2027. Image : Blue Origin

La NASA donne son feu vert à Blue Origin

Entre juin et juillet, la NASA a réalisé l’examen de la conception du système d’Orbital Reef, une étape essentielle qui consiste à évaluer l’architecture du système proposé et tous les éléments fonctionnels, en vérifiant qu’ils répondent à toutes les exigences de fonction et de performance. L’agence spatiale a donné son feu vert aux entreprises en charge du projet, leur permettant de passer à la phase design de celui-ci.

« Cet examen fait avancer Orbital Reef. Nous répondons à la fois aux besoins du marché commercial et aux exigences de la NASA. Orbital Reef va changer la donne pour les vols spatiaux habités en orbite terrestre », assure Brent Sherwood, vice-président senior des programmes de développement avancé chez Blue Origin. Si tout se passe comme prévu, la station devrait être opérable dès 2027.

L’avenir de l’orbite basse est commercial

Orbital Reef fait partie intégrante du programme Commercial Low-Earth Orbit Development de la NASA. Celui-ci est pensé pour préparer l’après-ISS, qui devrait prendre sa retraite au début des années 2030. L’avenir de l’orbite basse passe en effet par le commercial : l’agence spatiale préfère laisser son occupation aux entreprises qui opéreront elles-mêmes leurs stations spatiales, dans lesquelles elle pourra louer des places pour que ses astronautes puissent effectuer des expériences, etc.

Ce programme doit permettre à la NASA de grandement économiser afin de se concentrer sur d’autres projets, notamment l’occupation de la Lune et la conquête de Mars. En plus de Blue Origin, l’agence a ainsi choisi deux autres projets de stations spatiales menés par Nanorocks et Northrop Grumman. Elle a accordé des contrats d’un montant total de 415,6 millions de dollars pour la confection de ces différentes stations, qui sont à l’image de l’avenir de l’orbite terrestre, où de nombreuses industries migreront dans les années à venir.