La France veut stimuler la compétitivité de sa filière spatiale en finançant les entreprises issues du new space. Dans cette optique, Emmanuel Macron a annoncé la subvention de quatre entreprises tricolores spécialisées dans les micro lanceurs.

Des subventions issues du plan France 2030

HyPrSpace, Maiaspace, Sirius et Latitude. Voilà le nom des lauréats de l’appel d’offres « Démonstration d’un service de micro et mini lancements », présenté par le président lors de sa visite à Kourou en Guyane.

Un séjour durant lequel il a pu découvrir la fusée Ariane 6, dont le vol inaugural est prévu pour cet été. Les nombreux retards survenus au cours de son développement ont plongé le spatial européen dans l’embarras. Sans accès souverain à l’orbite, la Commission européenne s’est tournée vers SpaceX pour le lancement de quatre satellites Galileo.

Conscients de l’impact d’une telle initiative, les décideurs européens ont conclu un accord à Séville en novembre 2023 avec l’objectif de renforcer l’industrie spatiale locale. En plus de réaffirmer le soutien à Ariane 6, celui-ci promeut le recours à la filière privée pour stimuler l’innovation.

La France soutient ses acteurs engagés dans la course européenne. Les quatre sociétés sélectionnées, qui développent toutes des solutions d’accès à l’orbite basse avec de petites charges utiles, doivent désormais parvenir à conclure leurs projets entre 2026 et 2028 pour accéder à des subventions à hauteur de 400 millions d’euros, issues du plan France 2030.

« Ces deux dernières années nous avons mené une politique spatiale ambitieuse : d’une logique institutionnelle nous sommes entrés dans une logique économique et de compétition », commente Bruno Lemaire, ministre de l’Economie des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, dans un communiqué de presse.

L’accès souverain à l’espace, un enjeu majeur

Le gouvernement ne souhaite pas s’arrêter là. Trois autres appels à projets visant à stimuler le secteur privé sont en cours. « Constellations » va soutenir le développement et l’industrialisation de constellations de satellites, tandis que « Services en orbite » s’attache à la conception, l’assemblage et le lancement d’une mission de maintien à poste d’un satellite opérationnel.

Enfin, « Développement de mini et micro lanceurs » ambitionne d’accélérer l’innovation, améliorer les performances des technologies critiques et renforcer le positionnement de l’industrie spatiale française sur le marché commercial. « Ce changement de paradigme était indispensable pour maintenir nos acteurs historiques dans la compétition internationale et faire émerger des jeunes pousses performantes qui répondent présentes », estime Bruno Lemaire.

L’espace devenant un intérêt géopolitique majeur, y accéder de manière autonome s’avère primordial pour les grandes puissances. Dans une feuille de route sur le spatial européen publiée en janvier, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, appelait justement au développement d’un marché commercial de l’espace pour répondre aux nouveaux enjeux.