Ariane 6 a complété un essai de mise à feu statique de longue durée, depuis son pas de tir à Kourou, en Guyane. Cette étape cruciale le place sur la bonne voie pour son vol inaugural, prévu au courant de l’année prochaine.
Le spatial européen dépendant d’Ariane 6
La bonne santé du spatial européen en dépend. Censée être en opération depuis 2020, Ariane 6 a « réussi » son test, qui a consisté en une « mise à feu complète de sept minutes » de son moteur Vulcain 2.1, a indiqué l’Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué.
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Le début de l’essai a été retardé de près de 45 minutes lorsque le compte à rebours s’est arrêté à 2 minutes et 42 secondes en raison d’« une petite anomalie dans la pression de seuil transitoire ». Le test statique a duré, comme prévu, 470 secondes. Il s’agit d’une étape essentielle au développement de nouveaux lanceurs, puisqu’il permet de simuler le lancement jusqu’à ce que la fusée quitte l’atmosphère terrestre. 150 000 tonnes d’hydrogène et d’oxygène liquides ont été brûlées lors de l’essai. « S’il s’agissait d’un vrai lancement, Ariane 6 serait maintenant en orbite », assure l’ESA.
« Les équipes d’ArianeGroup, du CNES et de l’ESA ont maintenant parcouru toutes les étapes du vol de la fusée sans qu’elle ne quitte la Terre », a déclaré Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA. « Nous sommes de nouveau sur la bonne voie pour garantir à l’Europe un accès autonome à l’espace », a-t-il continué.
Les nombreux reports du lanceur ont mis à mal l’industrie spatiale du Vieux Continent. Outre le délai d’Ariane 6, le programme de Vega-C a été suspendu suite à un incident survenu en décembre 2022. Depuis le départ à la retraite d’Ariane 5, l’Union européenne (UE) n’a plus d’accès souverain à l’orbite. Elle a été contrainte de faire appel aux services de SpaceX pour le lancement de quatre satellites Galileo. Une humiliation.
Encore des étapes à franchir avant un lancement
« Ariane 6 dispose désormais d’un étage central et d’un étage supérieur qui ont subi tous les tests nécessaires pour être prêts pour le vol inaugural », a affirmé Martin Sion, directeur général d’ArianeGroup. Les équipes doivent désormais analyser les données de ce test de mise à feu. Si aucune anomalie n’est répertoriée, une date pour le lancement inaugural du nouveau fleuron européen pourrait enfin être annoncée.
Quelques essais doivent encore être menés, notamment pour « démontrer la tolérance aux pannes » de la fusée. Aussi, un ultime test à feu de l’étage supérieur d’Ariane 6 doit être réalisé en Allemagne. Il permettra d’examiner ses performances dans des conditions dégradées.
Le 6 novembre dernier, les États membres de l’ESA se sont entendus pour garantir 42 lancements d’Ariane 6 d’ici à 2030.