Ce lundi 17 juillet, l’entreprise spatiale Rocket Lab a franchi un nouveau pas pour parvenir à la réutilisabilité de sa petite fusée Electron. La firme a récupéré le lanceur dans l’océan Pacifique après que celui-ci ait acheminé plusieurs satellites en orbite basse.

Changement de méthode pour récupérer Electron

En parvenant à récupérer et réutiliser ses premiers étages de fusées, SpaceX a révolutionné le secteur spatial. Cette pratique permet de proposer des coûts de lancements bien plus abordables, faisant du Falcon 9 un lanceur ultra fiable et désormais prisé par de nombreux acteurs publics et privés.

La société Rocket Lab, elle, propose le lanceur Electron. D’une taille de 18 mètres, contre 53 mètres pour le Falcon 9, elle peut transporter jusqu’à 225 kilogrammes de charge utile en orbite basse, la classant directement dans la catégorie des petits lanceurs. La firme souhaite qu’Electron devienne une fusée réutilisable, mais ne peut pas employer la même méthode que SpaceX avec son appareil. À cause de sa taille, il n’aurait pas assez de carburant pour réaliser les manœuvres nécessaires à son atterrissage après un lancement.

La stratégie peu conventionnelle de Rocket Lab pour récupérer Electron a beaucoup fait parler d’elle. Elle a tenté, à plusieurs reprises, de rattraper son booster en chute libre à l’aide d’un hélicoptère. Si elle y est parvenue une fois, les pilotes ont finalement relâché le lanceur.

La société a finalement revu sa méthode, en remarquant que la fusée « se comportait mieux que prévu après avoir été exposée à l’eau ». Cela a permis aux équipes de Rocket Lab de « simplifier l’opération en éliminant l’hélicoptère et en récupérant simplement l’étage dans l’océan », indique une porte-parole de la start-up. Sa dernière mission, baptisée Baby Come Back, a mis cette nouvelle technique à l’épreuve.

Une nouvelle étape pour rendre le petit lanceur réutilisable

La fusée Electron a décollé de la péninsule néo-zélandaise de Mahia ce lundi pour transporter sept satellites, dont quatre CubeSats de la NASA, en orbite. Le premier étage s’est séparé du premier environ deux minutes et demie plus tard, puis a entamé sa chute en direction de l’océan Pacifique. Plongeant à plus de de 9 000 km/h, il a atteint une température de 2 400 degrés Celsius en cours de route.

La fusée a déployé son parachute principal environ huit minutes après le décollage, ce qui lui a permis de retomber en toute sécurité dans l’océan. Les équipes de Rocket Lab sont alors parvenues à la récupérer et la placer sur leur navire « à l’aide d’une grue de capture spécialement conçue ».

Au cours des prochaines semaines, les ingénieurs vont étudier le propulseur usagé afin d’en savoir plus sur la manière dont ses différents composants ont résisté lors de son retour enflammé dans l’atmosphère terrestre. Rocket Lab a déjà analysé des lanceurs utilisés, et ses premiers résultats sont prometteurs. La firme prévoit de lancer un Electron avec un moteur Rutherford ayant déjà volé dans le courant de l’année.

« Electron fait un pas de plus pour devenir la première petite fusée réutilisable », s’enthousiasme la société.