La Chine et la Russie envisagent d’installer une centrale nucléaire à la surface de la Lune, a révélé Yuri Borisov, directeur général de Roscosmos, l’agence spatiale russe.

Un programme en parallèle à celui de la NASA

« Aujourd’hui, nous envisageons sérieusement un projet, à l’horizon 2033-2035, pour livrer et installer une unité de production d’énergie sur la surface lunaire avec nos collègues chinois », a-t-il indiqué. L’installation devrait alimenter de futures bases humaines sur le satellite. En 2021, les deux pays ont signé un protocole d’accord mutuel sur la coopération en vue de la création d’une station internationale de recherche lunaire, rapporte l’agence de presse russe TASS.

Une annonce qui semble tout sauf anodine, alors que les États-Unis accélèrent dans la mise en œuvre du programme Artemis. Ce dernier vise à ramener l’Homme sur la Lune, mais également à y implanter une base permanente en vue de vols habités plus lointains par la suite. Il y a quelques semaines, la sonde Odysseus d’Intuitive Machines devenait le premier vaisseau américain à se poser sur la surface lunaire depuis près de cinquante ans.

Le dirigeant de Roscosmos a également dévoilé que la Russie travaillait à la construction d’un vaisseau spatial à propulsion nucléaire. Toutes les questions techniques concernant le projet ont été résolues, à l’exception de la recherche d’une solution pour refroidir le réacteur, a-t-il précisé.

La Chine prévoit d’envoyer trois missions dans le cadre de son accord avec la Russie : Chang’e 6, Chang’e 7 et Chang’e 8. Elles permettront de tester des technologies clés afin d’établir une feuille de route pour la construction d’une base robotisée pour les expériences et la recherche. Pour sa part, Roscosmos a pour objectif d’envoyer des cosmonautes sur la Lune au cours de la prochaine décennie, avec l’intention de construire une base lunaire d’ici à 2031.

Les États-Unis travaillent aussi sur le nucléaire lunaire

Le programme spatial de la Russie, coupé de sa collaboration avec l’Occident, connaît quelques remous ces dernières années. La première mission lunaire du pays en 47 ans a échoué l’année dernière, sa sonde Luna-25 ayant perdu le contrôle avant de s’écraser. Pour sa part, l’Empire du Milieu multiplie ses efforts dans le domaine depuis plusieurs années, et a franchi d’importantes étapes en un temps limité.

La NASA et le ministère de l’Énergie élaborent également des plans pour la production d’énergie nucléaire sur la Lune. Trois entreprises travaillent actuellement sur ce projet dans le cadre du programme Artemis.

Le mois dernier, les États-Unis ont alerté sur la possibilité de voir Moscou envoyer des armes nucléaires dans l’espace pour cibler des satellites. Des allégations balayées d’un revers de la main par le Kremlin. « L’espace devrait être préservé des armes nucléaires », a commenté Borisov.