Mizuho Financial Group, l’une des plus grandes banques japonaises, a accordé ce 26 juin l’accès au service de Azure OpenAI de Microsoft. Les employés pourront utiliser quotidiennement l’intelligence artificielle GPT-4 dans leur travail.

Mizuho rassure ses clients sur l’utilisation de leurs données personnelles

Depuis plusieurs mois, les managers et les collaborateurs de Mizuho plaident pour exploiter les technologies d’OpenAI dans leur travail. Vœu exaucé, Toshitake Ushiwatari, PDG de la planification numérique de l’entreprise, a annoncé que les 45 000 employés auront accès d’ici le mois prochain au service Azure de Microsoft comprenant GPT-4.

« De nombreux employés utilisent ChatGPT dans leur vie privée. L’intégration de cette technologie est comme « piquer une ruche » » a déclaré Toshitake Ushiwatari dans une interview à Bloomberg. « Je pense que cette intégration va bouleverser le monde, en déclenchant une innovation perturbatrice ».

Mizuho devrait organiser d’ici les prochaines semaines un « idéathon » au sein de l’entreprise au Japon. Cette initiative devrait sensibiliser les générations les plus âgés à adopter la technologie dans leur travail au quotidien. Elle devrait aussi permettre de partager des idées d’utilisation dans les tâches quotidiennes. Actuellement, une utilisation survole les autres : l’intelligence artificielle générative pourrait analyser de grands volumes de données qu’elle transformerait en graphiques, textes, sons ou encore vidéos. Cette utilisation permettrait de simplifier des documents, des règles ou encore des manuels bancaires.

Afin de rassurer les clients sur l’utilisation de leurs données, Toshitake Ushiwatari a assuré être conscient des risques posés par l’intelligence artificielle. En réponse, la banque devrait introduire des règles et des restrictions à ses employés notamment en matière de gestion de l’information, de propriété intellectuelle et d’éthique. « Cette technologie va clairement améliorer la société et le domaine bancaire ne peut pas s’y opposer. (…) Nous devons anticiper l’utilisation de ces technologies, sinon nous serons rapidement dépassés » a affirmé le directeur.

Ce n’est pas la première fois que le Japon se déclare ouvert à l’utilisation de ChatGPT dans ses institutions. Quelques jours après la visite de Sam Altman, PDG d’OpenAI, sur l’archipel, Tetsuro Nomura, ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, a annoncé que le gouvernement allait se servir du célèbre agent conversationel pour simplifier les documents administratifs.

Cette ouverture japonaise est encore loin d’être la norme dans le monde. En mai dernier, Samsung a interdit l’utilisation de ChatGPT et Bard de Google à ses employés. L’entreprise sud-coréenne craint que les plateformes téléchargent des informations sensibles et fragilisent, ainsi, sa sécurité. D’autres firmes comme Salesforce préfèrent développer leurs propres modèles plutôt que de risquer de voir leur données arriver entre les mains des concurrents.