Le PDG de Sony, Kenichiro Yoshida, a évoqué les obstacles rencontrés par les acteurs du jeu vidéo dans le domaine du cloud gaming. Annoncé comme l’avenir du secteur, ce dernier est encore soumis à d’importantes difficultés techniques, selon l’homme d’affaires.

Des défis techniques

Sony a lancé son service de cloud gaming en 2014, désormais intégré à son offre PS Plus Premium, uniquement accessible sur PlayStation. Toutefois, le géant nippon n’a pas vraiment capitalisé sur son pari précoce pour s’établir comme un leader. Cela s’explique par plusieurs éléments, selon Yoshida qui a été interrogé par le Financial Times.

Il cite par exemple les décalages dans le jeu à cause d’une mauvaise connexion, ainsi que les coûts élevés pour faire fonctionner les serveurs pendant les heures les plus calmes. En effet, les serveurs qui sous-tendent cette activité sont en sous régime pendant une grande partie de la journée avant de devoir faire face aux niveaux élevés de trafic le soir. L’échec de Google Stadia démontre que le secteur n’a pas encore décollé comme prévu, en dépit de ses nombreuses promesses. Malgré tout, Sony se prépare à lancer une offre de cloud gaming dans les mois à venir, ce qui lui permettra de partir à la conquête des jeux mobiles.

« Je pense que l’informatique dématérialisée est en soi un modèle commercial extraordinaire, mais lorsqu’il s’agit de jeux, les difficultés techniques sont importantes. Il y aura donc des défis à relever pour le cloud gaming, mais nous voulons les relever », a confié le PDG. Il a également expliqué que « diverses options » seraient testées à l’avenir, ajoutant que GT Sophy, l’intelligence artificielle de Sony, pourrait être utilisée pour stimuler ces efforts.

Le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft tient le secteur en haleine

En revanche, Kenichiro Yoshida a refusé de commenter l’affaire, toujours en cours, du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Sony s’oppose à l’acquisition depuis son annonce, attestant qu’elle octroierait un monopole à la firme de Redmond dans le secteur du cloud gaming. Son offre revendique plus de 20 millions d’utilisateurs et continue de croître.

Si l’opération a été approuvée par les instances antitrust de plusieurs pays, dont l’Union européenne, elle a été rejetée par le Royaume-Uni. Ses régulateurs estiment que l’acquisition d’Activision Blizzard offrira un avantage déloyal à Microsoft, ce que conteste le géant américain. Si elle se concrétise, cette opération fera de Microsoft la troisième entreprise de jeux vidéo dans le monde en termes de chiffre d’affaires, derrière Tencent et Sony.