Le marché du jeu vidéo ne s’est jamais aussi bien porté en France qu’en 2023. Dans une année rebond post-Covid, le secteur a généré 6,1 milliards de chiffre d’affaires total, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022.

7 Français sur 10 jouent aux jeux vidéo

Après avoir connu une croissance exponentielle pendant la pandémie, l’industrie a connu une période de stagnation, notamment entachée par des pénuries de consoles fraîchement sorties. En 2023, 1 Français sur 7 jouait aux jeux vidéo, indique le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell).

L’écosystème des consoles compte pour 52 % de ce chiffre d’affaires. Il a augmenté de 24 % par rapport à l’année précédente, générant 3,15 milliards d’euros, une tendance qui s’explique notamment par la fin des pénuries touchant la PlayStation 5 et la Xbox Series.

En conséquence, les revenus issus des ventes de jeux, stimulées par la sortie de titres particulièrement attendus, ont elles aussi grimpé de 7 % pour s’établir à près d’1,75 milliard d’euros. Culminant en tête du classement, on retrouve EA Sport FC, anciennement Fifa. Il est suivi de Hogwarts Legacy et The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom.

Les ventes d’accessoires ont également connu une hausse importante de 20 %, « traduisant une demande soutenue pour des équipements à haute valeur technologique », commente le Sell.

Une normalisation en 2024

Le jeu mobile a lui aussi atteint des sommets, avec une croissance de 5 %. Il a généré 1,48 milliard d’euros en 2023. L’écosystème du PC gaming a, pour sa part, chuté de 8,5 % à 1,43 milliard d’euros. Une baisse logique, les joueurs s’étant équipés auprès des constructeurs pendant la pandémie, en 2020 puis 2021.

Avec ces chiffres, le jeu vidéo impose son statut d’industrie culturelle la plus rentable au monde. À l’échelle globale, le secteur a généré plus de 180 milliards de dollars en 2023. Le Sell prévient tout de même qu’une « normalisation » est à prévoir, en France, en 2024. Le chiffre d’affaires devrait se stabiliser autour des 6 milliards d’euros.

« Les chiffres enregistrés en 2023, directement liés aux années Covid qui ont profondément impacté les cycles, constituent des résultats exceptionnels, tant par leur intensité que par leur caractère très conjoncturel. Ils s’inscrivent au sein du cycle ouvert en 2020 et sont pour la plupart des “correctifs” à des situations passées atypiques voire anormales », explique le syndicat.

Il tient également à alerter, malgré ces performances de haut rang, sur une recrudescence des licenciements dans la filière. « Les résultats exceptionnels du marché ne doivent pas faire oublier les défis en matière d’emplois. La surabondance de sorties de jeux et les arrêts de projets posent des difficultés pour de nombreuses structures de production et d’édition », conclut-il.