Le bras de fer continue entre les deux géants du jeu vidéo. Tandis que Microsoft promet à Sony une licence pour accéder aux titres Call of Duty (CoD) pendant encore dix ans, le géant japonais exige une vente de la franchise.

Call of Duty, élément de la discorde

L’accès à Call of Duty est l’élément qui soulève de nombreuses questions autour du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour 68,7 milliards de dollars. Extrêmement populaire, la franchise possède des millions de fans à travers le monde. Les régulateurs, tout comme les concurrents de la firme de Redmond, ont tout de suite craint une exclusivité de cette dernière à l’écosystème Xbox une fois l’acquisition complétée.

Afin d’apaiser les tensions, Microsoft a signé des contrats avec Nintendo et Nvidia leur garantissant la présence du catalogue d’Activision Blizzard sur leurs plateformes respectives. Les deux entreprises accèderont ainsi à Call of Duty de la même manière que Xbox : les jeux seront de la même qualité et sortiront à la même date. Ces accords semblent avoir convaincu les régulateurs européens qui devraient, en toute vraisemblance, valider l’opération.

Le son de cloche est différent outre-Manche. La Competition and Markets Authority (CMA) estime que le rachat pourrait avoir des répercussions sur les joueurs britanniques en fragilisant la concurrence sur le marché. Elle a donc proposé plusieurs mesures correctives pour le valider, dont la vente de la franchise CoD ou le blocage total de l’opération. La première option est soutenue par Sony, éditeur de la PlayStation et grand rival de Microsoft, qui exige une vente forcée de Call of Duty.

La solution de Microsoft rejetée par Sony

Microsoft, de son côté, assure avoir la solution en promettant à Sony une licence sur 10 ans pour accéder à Call of Duty, et refuse catégoriquement de se séparer de la franchise. Comme le rapporte Reuters, la firme de Redmond a répondu à la CMA ce mercredi 8 mars en lui indiquant que les mesures correctives qu’elle proposait visait à protéger tous les joueurs de Call of Duty au Royaume-Uni, et offrirait des avantages substantiels aux consommateurs et aux développeurs.

« Microsoft propose un ensemble de mesures correctives en matière de licences qui (i) garantissent la parité entre les plateformes PlayStation et Xbox en ce qui concerne CoD et (ii) assurent une large disponibilité de CoD et d’autres titres d’Activision sur les services de cloud gaming », assure l’entreprise.

Malgré les promesses de Microsoft, Sony n’en démord pas. Selon la société, le comportement passé de sa rivale montre que les mesures correctives ne sont pas appropriées dans ce cas, et pousse donc pour une vente forcée de Call of Duty. Reste à voir de quel côté se rangera la CMA : validera-t-elle la solution de Microsoft ou l’exhortera-t-elle à vendre la célèbre franchise ?

En amont, la firme de Redmond doit également convaincre la Federal Trade Commission (FTC), organisme antitrust américain, qui tente aussi de bloquer l’opération.