Un avenir sans console de jeux dans le salon se dessine. Dans les prochains mois, Sony devrait lancer son offre de cloud gaming ressemblant au xCloud de Microsoft. Jim Ryan, PDG de la maison mère de PlayStation, a déclaré, la semaine dernière, lors d’une réunion avec les investisseurs, que la dématérialisation du matériel informatique est indispensable pour suivre la tendance des jeux mobiles. À rebours de ses prises de position passées.

Sony travaille sur deux scénarios pour son offre de cloud gaming

« Notre entreprise a des projets assez intéressants et assez agressifs pour accélérer nos initiatives dans le domaine du cloud » a affirmé le PDG de Sony. Il a notamment appuyé son argumentation sur l’acquisition de Bungie, en juillet dernier. Selon lui, celle-ci a permis à l’entreprise « d’accélérer » sur ses offres de service en ligne sur les consoles PlayStation et « au-delà ». Bungie développe notamment le jeu multijoueur à succès Destiny et est à l’origine de l’une des licences les plus populaires de Xbox, Halo.

En mars 2022, Sony avait, pourtant, annoncé la fin du PlayStation Now. Lancé en 2009, il était le premier service de cloud gaming de l’entreprise japonaise. Jim Ryan avait justifié ce choix par sa vision pessimiste des services d’abonnement dans le secteur « le jeu est un média tellement différent de la musique et du divertissement linéaire ». Cependant, il avait reconnu être ouvert à un changement de stratégie en cas d’erreur de sa part.

La popularité importante du xCloud de Microsoft permettant de jouer à plus de 300 jeux sur presque tous les appareils connectés à internet lui a donné tort. Sony travaille, alors, sur deux scénarios possibles. À l’instar de son principal concurrent, l’entreprise japonaise pourrait diffuser les jeux depuis des centres de données vers les appareils des joueurs comme des téléphones, des tablettes ou encore des téléviseurs connectés. Le second scénario consiste à diffuser un jeu depuis une PlayStation situé au domicile de l’utilisateur vers son appareil mobile. Cette deuxième option est plus simple mais limite grandement le nombre de personnes pouvant s’abonner puisque la console reste nécessaire.

Malgré la réussite de Microsoft, tous les services de cloud gaming ne riment pas forcément avec succès. La maison mère de Google, Alphabet, avec la fermeture de Stadia en janvier dernier en est le parfait exemple. Sony reste, tout de même, un géant du secteur et bénéficie d’un savoir-faire historique dans l’industrie vidéoludique. Un service de cloud gaming de la maison de PlayStation pourrait entraîner une guerre, non plus des consoles, mais celles des nuages.