Quelques jours après l’annonce tonitruante de la restructuration d’Alibaba, certains de ses employés craignent les répercussions négatives de cette décision malgré l’engouement des investisseurs.

Alibaba n’exclut pas de céder le contrôle de certaines divisions

Alibaba va se diviser en six entreprises distinctes détenues par une société holding. Chacune de ces firmes aura la possibilité de rechercher de nouvelles sources de financement et de mener sa propre introduction en bourse. « Alibaba sera davantage un opérateur d’actifs et de capitaux qu’un opérateur commercial, en ce qui concerne les entreprises du groupe », a précisé Daniel Zhang, le PDG du géant chinois.

Ce dernier pourrait même aller encore plus loin, et n’exclut pas la possibilité de totalement céder le contrôle de certaines des entreprises. Cette décision majeure de la part d’Alibaba intervient deux après que les autorités chinoises ont entamé une vaste reprise en main du secteur technologique du pays, ciblant particulièrement les pratiques monopolistiques, la protection de la sécurité des données.

La restructuration devrait mieux protéger les actionnaires d’Alibaba des pressions réglementaires, car les sanctions imposées à une division n’affecteront théoriquement pas les activités d’une autre. En outre, elle permettra aux investisseurs d’évaluer chaque unité commerciale de manière indépendante. Alibaba estime être actuellement sous-évalué. En deux ans, sa valorisation a drastiquement chuté, passant de 800 milliards à 260 milliards de dollars.

Certains employés sont préoccupés

Les actions de la société ont grimpé en flèche après l’annonce de son remaniement. Pourtant, certains de ses employés dans les branches autres que celles de l’e-commerce ne sont pas forcément enthousiastes. Selon le South China Morning Post, ils s’inquiètent de la façon dont les clients potentiels et les partenaires commerciaux vont percevoir le changement.

Alibaba étant un mastodonte de l’industrie, ne plus être lié à son nom risque d’affecter certaines unités, estiment certains en interne. Dans ce contexte, ils considèrent que la restructuration sera surtout bénéfique pour la division d’e-commerce chinoise de la société. Enfin, beaucoup craignent de perdre leur emploi, le PDG ayant rappelé que l’entreprise allait « alléger » certaines de ses fonctions.

Plus des deux tiers des revenus récents d’Alibaba provenaient du commerce électronique en Chine, tandis que les cinq autres unités ont chacune généré entre 3 et 8 % des ventes totales du groupe.