Alors que l’administration Biden imposait un ultimatum à ByteDance, lui demandant de vendre la branche américaine de TikTok au risque de l’interdire aux États-Unis, la Chine a indiqué qu’elle s’y « opposait fermement ». Cette déclaration est survenue le 23 mars, quelques heures avant que Shou Zi Chew, président-directeur général de l’application, soit entendu par le Congrès sur les pratiques de TikTok en matière de protection de la vie privée. D’après lui, la plateforme compte plus de 150 millions d’utilisateurs sur le territoire de l’Oncle Sam.

Un scénario inenvisageable pour la Chine

La guerre entre les États-Unis et TikTok continue de faire rage. En amont de l’audition du directeur de TikTok, Pékin montre les crocs pour garder le contrôle sur le réseau social le plus populaire du moment. « Forcer la vente de TikTok portera gravement atteinte à la confiance des investisseurs du monde entier, y compris de la Chine, qui souhaitent investir aux États-Unis », a avancé une porte-parole du ministère du Commerce chinois, relayé par le Financial Times.

Elle souligne que la cession de la poule aux œufs d’or de ByteDance impliquerait une « exportation de technologie » nécessitant l’approbation du gouvernement chinois. En première ligne des technologies que Pékin souhaite conserver, l’algorithme de TikTok, à l’origine de son succès à travers le monde.

Une impression de déjà-vu

Ce n’est pas la première fois que ByteDance fait face à une telle demande. En 2020, sous l’administration Trump, Washington menaçait déjà de bannir l’application du pays. Pour montrer patte blanche, TikTok signait un partenariat technologique de confiance avec Oracle, dans le cadre du projet Texas, pour gérer les données des utilisateurs américains.

Des efforts qui n’auront pas été suffisants. La méfiance est restée et, début mars, un projet de loi bipartisane a été présenté devant le Congrès pour que le gouvernement puisse interdire les applications posant des problèmes de sécurité. TikTok étant le premier concerné.

De son côté, Shou Zi Chew affirmait à la Commission de l’énergie et du commerce que « TikTok n’a jamais partagé ni reçu de demande de partage de données d’utilisateurs américains avec le gouvernement chinois ». Il assure que « TikTok n’honorerait pas une telle demande si elle était formulée ».