L’engouement autour des NFT est-il terminé ? C’est du moins ce que rapportent les informations de Dune Analytics, un site communautaire compilant des données issues de cette industrie. D’après eux, le volume d’échange de ces jetons non fongibles a chuté de 97 % en septembre par rapport à son sommet en janvier dernier.

Plus dure sera la chute

Le plongeon est vertigineux pour ce jeune secteur, pourtant en plein essor depuis le mois d’août 2021. Le volume d’échange mensuel de NFT est passé de 17 milliards de dollars au début de l’année à 466 millions de dollars à la fin du mois de septembre.

Graphique volume d'échange mensuel NFT

Volume d’échange mensuel de NFT sur toutes les plateformes. Capture d’écran : Dune Analytics.

Si les NFT sont des actifs numériques de niche qui ont su réunir quelques passionnés, ils restent souvent pointés du doigt. Ils ont notamment été décriés pour leur faible utilité et leur caractère volatil, faisant d’eux des placements spéculatifs. Inscrits sur les blockchains, ce qui permet de les authentifier, ces jetons sont uniquement obtenables grâce aux cryptomonnaies.

Cette particularité a eu pour effet de ramener la question de l’impact environnemental de ces technologies au cœur du débat. D’après une étude menée par des chercheurs indépendants, il faut en moyenne 200 kilogrammes de gaz carbonique pour produire un seul NFT. L’équivalent d’un trajet de 800 kilomètres d’une voiture roulant à l’essence.

Du côté des marques, les NFT, c’est mi-figue mi-raisin

Avec l’émergence des NFT, et au vu de l’argent généré par ce secteur, plusieurs entreprises ont pris le train en marche. Le domaine du luxe s’en est d’ailleurs très vite emparé. Sotheby, l’une des quatre maisons de ventes aux enchères les plus influentes, annonçait, en octobre dernier, son métavers pour organiser des ventes d’œuvres d’art numériques. D’autres sociétés, comme Starbucks, ont préféré créer leur propre collection pour offrir des avantages exclusifs sur les produits de la marque.

À l’inverse, certaines se sont montrées particulièrement hostiles aux jetons non fongibles. C’est le cas de Mojang qui a décidé, fin juillet, d’interdire leur utilisation sur Minecraft, leur jeu phare. Elle expliquait que « la spéculation et la mentalité d’investissement autour des NFT éloignent de l’expérience de jeu et encouragent le profit ».

Le rejet par Mojang a été extrêmement bien reçu sur les réseaux sociaux, ce qui montre l’animosité que peut avoir le grand public face aux NFT. La chute de leur volume d’échange marque le déclin de l’intérêt envers la forme spéculative de cette technologie. Elle n’interdit pas, qu’avec le temps, de nouveaux usages plus pertinents pourront être trouvés aux NFT.