OpenSea, une plateforme d’achat, de vente et d’échange de NFT, a annoncé, le 17 août, la fin d’une fonctionnalité essentielle pour le secteur. À partir du 31 août prochain, la plus grande place de marché du Web3 désactivera l’Operator Filter, son outil conçu pour protéger les redevances des créateurs. L’entreprise pointe du doigt un manque « de soutien de tous les acteurs de l’écosystème ». Les propriétaires de collections ayant eu recours à l’Operator Filter avant cette date continueront de percevoir les droits d’auteur jusqu’au 29 février 2024. Après coup, ceux-ci seront entièrement optionnels.

Un pourboire au bon vouloir des acheteurs

Lors de l’achat d’un NFT, son prix inclut les frais de créateurs dont une partie, généralement 5 à 10 %, est directement versée à l’artiste ou aux équipes derrière le projet. Il s’agit d’un moyen pour eux de continuer à gagner de l’argent sur leurs œuvres quand celles-ci sont revendues par la suite. Désormais, les acheteurs auront le choix de laisser, ou non, un pourboire pour soutenir les personnes à l’initiative d’une collection.

Devin Finzer, cofondateur et président-directeur général d’OpenSea, explique le retrait de cette fonction par une absence de coopération entre les différents acteurs de l’industrie. « Depuis son introduction, nous avons vu plusieurs places de marché et agrégateurs du Web4 (dont Blur, Dew et LooksRare) contourner l’Operator Filter pour éviter d’appliquer les droits d’auteur sur leurs plateformes », a-t-il déclaré. Avec l’effondrement du marché des NFT, la plateforme Blur a adopté une politique de blocage de ces frais à un taux de 0,5 %. Dernièrement, celle-ci a dépassé OpenSea en termes de volume d’échanges.

Interrogé par The Verge, un créateur de NFT connu sous le pseudonyme de Wildcake alerte sur une décision « fondamentalement mauvaise qui nuit à l’ensemble de la communauté ». Sur X, anciennement Twitter, les collectionneurs ont mis en avant des changements qui risquent de créer des schémas malsains. Ceux-ci peuvent encourager les équipes Web3 à sortir des NFT sans apporter de nouveautés à leurs projets une fois leurs collections frappées. « OpenSea a décidé de supprimer cette dernière possibilité de gagner de l’argent », se désolait Wildcake auprès du média américain, « en conséquence, nous avons travaillé pendant cinq mois gratuitement ».

De son côté, la plateforme assure que les droits d’auteur de ces jetons numériques « ne sont qu’une des nombreuses sources de revenus dont disposent les créateurs dans le Web3 ». Devin Finzer rappelle que le rôle d’OpenSea « dans cet écosystème est de favoriser l’innovation au-delà d’un seul cas d’utilisation ou d’un seul modèle commercial ».