Si vous pensiez que les plateformes décentralisées permettaient de sécuriser les échanges de cryptomonnaies, le FBI vient de publier un avis dans lequel il estime que ce n’est plus le cas. 1,3 milliard de dollars de crypto-actifs auraient été volés sur ces plateformes au cours des trois premiers mois de l’année.

Les plateformes décentralisées présentent des risques selon le FBI

Dans un communiqué publié lundi 29 août 2022, le FBI a souhaité mettre en garde les investisseurs contre l’augmentation du nombre de plateformes décentralisées. Selon l’agence, de nombreux groupes de cybercriminels exploitent les vulnérabilités de ces plateformes, en particulier « la complexité des fonctionnalités liées à la blockchain » pour dérober des crypto-actifs. Le FBI a déclaré que les investisseurs doivent être très prudents avant d’investir, « faire des recherches et confirmer que la plateforme a fait l’objet d’au moins plusieurs audits ».

En parlant des plateformes décentralisées, le FBI désigne toutes les technologies financière qui tentent de remplacer les institutions centralisées comme les banques. Les plateformes décentralisées tentent d’éliminer les intermédiaires grâce à des protocoles de sécurité développés par la communauté. Les partisans de ces plateformes affirment que la blockchain et les protocoles de sécurité qui y sont associés sont plus sûrs que les anciens systèmes. Pourtant, de nombreuses failles de sécurité ont bien été découvertes.

En réalité, la communauté pas la main

Fin mars, 625 millions de dollars ont été volés au sein du jeu Axie Infinity. À l’époque, deux transactions avaient été opérées par « Ronin Bridge Exploiter » : une première de 173 600 ethers (environ 597 millions de dollars) et une seconde de 25,5 millions de dollars en USDC, un stablecoin adossé à la valeur du dollar américain. Début août, le projet Nomad DeFi a subi une perte de 190 millions de dollars à cause d’une faille de sécurité. Le FBI recommande donc aux plateformes décentralisées de détecter en amont ces éventuelles failles de sécurité.

De plus, si théoriquement toutes les décisions sont prises par un vote de la communauté, ce sont bien les propriétaires du code (le plus souvent les fondateurs du projet) qui conservent le contrôle sur la façon dont les changements sont mis en œuvre. Le FBI cite notamment le piratage récent de la plateforme Rari Capital et du protocole Fei pour un montant de 80 millions de dollars. La grande majorité des 34 millions de membres voulait que les utilisateurs touchés soient remboursés. Malgré cela, les « membres clés » du projet ont rejeté l’idée d’un remboursement total.