La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) aurait commencé à étudier plusieurs documents en lien avec des accusations de Peiter Zatko. Ce lanceur d’alerte n’est autre que l’ancien chef de la sécurité informatique de Twitter qui affirme, entre autres, que le réseau social est incapable de communiquer le nombre exact de faux comptes présents sur la plateforme.

La CNIL s’empare de l’affaire des révélations de Peiter Zatko autour de Twitter

Selon Le Figaro, la CNIL serait en train d’étudier scrupuleusement les documents qui lui ont été fournis autour des révélations de Peiter Zatko, ancien employé de Twitter. La Commission a déclaré que « les éléments concernant la CNIL doivent être analysés de manière approfondie, aussi à ce stade nous ne sommes pas en mesure de confirmer ou d’infirmer l’exactitude des manquements invoqués. Si les accusations se révélaient exactes, la CNIL pourrait mener des contrôles susceptibles d’aboutir à une mise en demeure ou une sanction si des manquements étaient constatés. En l’absence de manquement, la procédure serait close ».

Parmi les accusations formulées à l’encontre du réseau social, Twitter ne mettrait pas la sécurité au centre de ses préoccupations. Ses serveurs fonctionneraient sur des logiciels considérés comme obsolètes, plusieurs tentatives de piratages auraient été dissimulées, et il serait même plutôt facile d’accéder à des niveaux de contrôle élevés au sein de la firme. En bref, d’après Peiter Zatko, les pratiques de sécurité de Twitter sont défaillantes et sa lutte contre les spams et les bots inefficaces.

La CNIL va notamment se pencher sur la question des données personnelles : selon Peiter Zatko, lorsqu’un compte est supprimé par un utilisateur, ses données personnelles ne sont pas supprimées. Un manquement qui ferait que la firme ne respecte pas le règlement général sur la protection des données (RGPD).

Des révélations sur Twitter qui pourraient tout remettre en cause

En plus de la CNIL, le Congrès, le Département de la Justice et les autorités de réglementation compétentes aux États-Unis se sont emparés du dossier afin d’examiner de plus près les agissements de l’entreprise. En Europe, l’équivalent de la CNIL en Irlande a également lancé une procédure pour mieux comprendre le fonctionnement du réseau social. Comme plusieurs géants du numérique, le siège européen de Twitter est situé en Irlande, pays européen attractif d’un point de vue fiscal, même si cela tend à ne plus être le cas.

Les révélations de Peiter Zatko sont également étroitement liées à l’affaire du rachat de Twitter par Elon Musk. Ce dernier avait décidé de mettre un terme au processus de rachat, affirmant que le réseau social mentait sur le pourcentage de faux comptes sur sa plateforme. Pour ne pas avoir respecté ses engagements, Twitter a décidé de poursuivre le PDG de Tesla et de SpaceX en justice. Toutefois, ces nouvelles révélations pourraient peser dans la balance, surtout si elles se révèlent exactes.