Selon l’ancien chef de la sécurité de Twitter, le réseau social a volontairement dissimulé le nombre de faux comptes. Selon le Wall Street journal, le Congrès, le ministère de la Justice et les autorités de réglementation compétentes vont examiner de plus près les agissements de l’entreprise.

Les législateurs américains se penchent sur le cas Twitter

Twitter fait face à de nouveaux défis politiques et juridiques suite à la plainte d’un ancien employé du réseau social auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC). Depuis les révélations de Peiter Zatko, qui affirme que le réseau social n’a pas été capable de communiquer le nombre exact de faux comptes présents sur la plateforme, l’entreprise est sous le feu des projecteurs. Les législateurs américains et les régulateurs examinent les réponses possibles aux faux pas présumés de la société.

La plainte est rapidement remontée jusqu’aux législateurs des commissions judiciaires et du renseignement du Sénat. Ils se sont engagés à mener leurs propres enquêtes. Selon le sénateur Dick Durbin « si ces affirmations sont exactes, elles peuvent laisser présager des risques dangereux pour la confidentialité des données et la sécurité des utilisateurs de Twitter dans le monde entier. Je vais continuer à enquêter sur cette question et prendre d’autres mesures si nécessaire pour faire la lumière sur ces allégations alarmantes ».

Une dénonciation qui tombe à pic

Pourtant, selon un porte-parole de Twitter, la plainte de Peiter Zatko serait truffée « d’incohérences » et manquerait de contexte. Twitter a refusé de commenter les éventuelles enquêtes du Congrès. La plainte intervient alors que Twitter mène une bataille juridique dans le Delaware avec Elon Musk. Le patron de Tesla a voulu racheter Twitter avant d’accuser le réseau social de mentir au sujet du nombre de faux comptes et finalement de se rétracter. La plainte de Zatko fait écho aux allégations évoquées par Musk.

La SEC va enquêter sur les allégations de l’ancien chef de la sécurité de Twitter. Pour engager une action en justice, la SEC va devoir établir que toute information omise ou trompeuse était importante pour les actionnaires, c’est-à-dire qu’elle pouvait influencer une décision d’achat ou de vente. Les révélations de Zatko pourraient lui rapporter gros. Aux États-Unis, les dénonciateurs peuvent percevoir entre 10 % et 30 % des amendes délivrées par la justice si leurs informations sont utiles à une action juridique.

Selon Jacob Frenkel, ancien avocat de la « le processus d’enquête ira au cœur de ce qui a réellement été dit. L’application des règles par la SEC permettra de faire la distinction entre les déclarations motivées par des raisons financières et les faits ».