Meta a publié, le 14 juillet, son premier rapport sur les droits humains. Celui-ci détaille la manière dont le géant de la tech répond aux préoccupations en matière de droits de l’homme vis-à-vis de ses produits, de ses politiques ou de ses pratiques commerciales. Un document qui revient sur de nombreuses problématiques abordées par Meta les deux dernières années, mais qui occulte certains sujets.

Un rapport se voulant transparent…

Dans ce rapport, l’entreprise basée à Menlo Park revient sur les mesures qu’elle a prises en 2020 et 2021 sur ses réseaux sociaux Instagram et Facebook pour, par exemple, lutter contre la désinformation autour du Covid. « Le rapport explique comment notre règlement sur les données, notre équipe de réponse aux forces de l’ordre et nos évaluations contribuent à protéger les personnes de la surveillance illégale ou excessive des gouvernements », précise le communiqué.

Le document revient également sur les controverses autour de la sortie des Ray-Ban Stories, les lunettes connectées du groupe californien. Meta a déclaré avoir étudié les risques pour la vie privée, comme le droit à l’image, et les préjudices potentiels pour les groupes vulnérables comme les femmes, les enfants et les minorités. L’entreprise fondée par Mark Zuckerberg se vante également du cryptage de bout en bout des messages WhatsApp.

… mais qui occulte de nombreux points

Si Meta met en avant ses réussites, son rapport ne répond pas à certaines interrogations. En octobre 2021, le Wall Street Journal publiait, dans le cadre des Facebook Files, une enquête sur la façon dont Facebook est utilisé en Inde pour promouvoir des discours religieux haineux. Pour évaluer ces dérives, Meta avait fait appel au cabinet d’avocats Foley Hoag LLP en 2020. Le rapport rendu public aujourd’hui ne contient qu’un résumé de ces évaluations. Miranda Sissons, responsable des Droits Humains chez Meta, a indiqué que la société californienne ne prévoyait pas de les publier dans leur intégralité.

Ratik Asokan, un représentant d’India Civil Watch International, une organisation qui représente la diversité du peuple indien ayant participé à l’évaluation, affirme à Reuters qu’il s’agit de « la preuve la plus évidente qu’ils sont mal à l’aise avec les informations contenues dans ce rapport ». Il demande à Meta « de publier le résumé exécutif afin de voir ce que le cabinet d’avocats indépendant a rapporté ».

Le rapport (PDF) de Meta ne fait pas non plus état des dérives qu’il y a pu avoir au sein d’Horizon Worlds, sa première vision du métavers. Pourtant, en mai dernier, une chercheuse assurait avoir été victime d’un viol lors de son passage sur Horizon Worlds dans le cadre d’une enquête pour une ONG.

Ce document sur les droits humains est pensé de sorte à dédouaner le mastodonte des réseaux sociaux. En étant incomplet, il ne remplit pas son but premier.