Mercredi 22 juin, le géant américain Ford a confirmé son intention de faire de l’usine de Valence son « site privilégié » pour assembler de nouveaux véhicules électriques, au détriment de l’usine de Sarrelouis, en Allemagne. Alors que la décision a été prise à l’issue d’une comparaison des deux sites, donnant l’avantage à l’Espagne, elle aura de lourdes conséquences sur l’avenir des employés en Allemagne, signalent les syndicats.

Les réjouissances sont de mise en Espagne

L’arbitrage de Ford en faveur de son usine à Valence a suscité l’enthousiasme en Espagne. Le Premier ministre Pedro Sanchez en personne a salué les conséquences positives de ce choix pour l’emploi espagnol. En effet, le site dispose actuellement de 6000 employés.

Pepe Alvarez, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs (UGT), a exprimé son soulagement avec cette « grande nouvelle qui garantit le futur de l’Usine ». Le syndicat estime que l’annonce de Ford « assure un avenir pour les salariés durant 12 ans ».

Ford entend faire fructifier ses activités en Europe avec ce nouveau départ. « Apporter notre toute nouvelle architecture de véhicules électriques à Valence nous aidera à développer une activité rentable en Europe, à sécuriser des emplois à haute valeur ajoutée et à augmenter l’offre de Ford », indique le communiqué.

La douche froide pour les ouvriers allemands de Ford

Contrairement à leurs homologues espagnols, les syndicalistes allemands ont exprimé leurs craintes par rapport à cette décision. À Sarrelouis, on s’inquiète des risques de pertes d’emplois dans le cadre d’une cessation de production. D’autant que l’avenir chez Ford est à l’électrique. Le constructeur souhaite que 50% de sa production soit électrique d’ici 2030.

Le site de Sarrelouis compte 4600 employés, souligne le syndicat local IG Metall. Mais avec le réseau de fournisseurs, « il s’agit de 6000 emplois », ajoute-t-il. Le responsable syndical Lars Desganges exhorte Ford à présenter des « perspectives pour Sarrelouis ».

De son côté, la société américaine a assuré que l’usine allemande continuera à produire des voitures de tourisme Ford Focus.