Ford a annoncé un partenariat avec les fabricants de batteries sud-coréens SK On et EcoPro BM dans le but de construire une usine de fabrication de cathodes au Canada, dans la province de Québec, le 17 août dernier. En tout, 890 millions de dollars devraient être investis dans le projet pour que le constructeur ne manque pas de matériaux pour la production de batteries.

Objectif : sécuriser l’approvisionnement des matériaux utiles

Déjà en collaboration avec SK On, Ford s’était déjà engagé à dépenser près de 15 milliards de dollars pour la construction de trois usines permettant de produire des cellules indispensables au bon fonctionnement des batteries de véhicules électriques, entre autres. Installé, le constructeur automobile originaire de la région de Détroit s’efforce de sécuriser son approvisionnement en matériaux. Avec le Canada, Ford ne prend pas de risque et s’appuie sur un pays allié des États-Unis avec accord de libre-échange et frontière commune.

La construction de cette nouvelle installation a déjà commencé et devrait mesurer pas moins de 27 hectares. Le site aura la capacité de produire jusqu’à 45 000 tonnes de cathodes par an, selon le communiqué de Ford. L’entreprise assure que sa nouvelle usine permettra de créer 345 nouveaux emplois au Québec dès le premier semestre 2026, date à laquelle il est prévu que la production commence.

« Grâce à la cathode JV, les trois sociétés peuvent disposer d’un approvisionnement stable en matières premières pour batteries en Amérique du Nord », a déclaré Min-suk Sung, directeur commercial de SK On. De son côté, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne affirme que le pays « contribue à positionner davantage le Québec comme une plaque tournante clé dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques ».

Ford tente de se relancer grâce au marché des batteries et des véhicules électriques

Pour fabriquer ses cathodes, Ford s’appuie sur l’expertise d’EcoPro. La société va utiliser du nickel, du cobalt et du manganèse. En parallèle, l’entreprise coréenne accompagnera le constructeur américain dans « ses travaux de recherche et développement pour améliorer la sécurité et la performance des batteries, tout en réduisant l’empreinte environnementale du processus de fabrication ».

Afin de retrouver sa grandeur d’antan, Ford a fait le pari de l’électrique. Néanmoins, l’entreprise a annoncé qu’elle ne serait pas rentable avant 2026, affichant une perte totale de 3 milliards de dollars en 2021 et 2022. Parmi les trois usines de batteries qu’elle souhaite construire sur le sol américain, l’une d’entre elles verrait le jour avec l’aide d’un partenaire chinois, le leader du secteur, Contemporary Amperex Technology (CATL).

Une annonce qui a surpris l’Administration Biden, pourtant très claire sur ses relations avec l’Empire du Milieu. Washington s’inquiète d’un éventuel vol de technologies, tout comme Pékin qui n’a pas hésité à demander un examen de l’accord entre Ford et CATL.