Après des signes de mieux dans ses résultats financiers du dernier trimestre 2021, Uber confirme au premier trimestre 2022. La firme remonte bel et bien la pente après deux années très difficiles dues à la pandémie de Covid-19.

Le retour à la normal booste Uber

Ainsi, le chiffre d’affaires de la société a augmenté de 136 % par rapport à la même période de l’année précédente pour atteindre 6,9 milliards de dollars ; c’est mieux que ses propres prédictions qui estimaient des revenus à hauteur de 6,13 milliards de dollars.

Pendant la pandémie, Uber s’en est surtout remis à sa division de livraison de nourriture, Uber Eats, qui s’est largement développée et a surpassé sa branche de mobilité durant cette période. Pour la première fois depuis 2020, Uber voit les revenus de sa division mobilité surpasser Uber Eats en générant 2,52 milliards de dollars net, soit une hausse de 200 % par rapport à l’année dernière. La firme a ainsi recensé 1,71 milliard de trajets sur sa plateforme au cours du trimestre.

Cette tendance semble se confirmer actuellement : le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, a expliqué que les réservations brutes liées à la mobilité au mois d’avril ont dépassé les niveaux de 2019 dans toutes les régions et pour tous les cas d’utilisation, rapporte le New York Times. « Alors que les gens sont retournés dans les bureaux, les restaurants, les pubs, les stades et les aéroports du monde entier, ils sont retournés chez Uber », résume le PDG.

De son côté, Uber Eats a tout de même obtenu un nombre record de réservations au premier trimestre 2022 avec une augmentation de 12 %, ce qui montre la résilience de l’entreprise alors même que les restaurants ont rouvert leurs portes. Uber Eats a ainsi rapporté 2,51 milliards de dollars net à l’entreprise.

Un livreur Uber Eats.

Malgré la réouverture des restaurants, Uber Eats signe un premier trimestre solide. Photographie : eggbank / Unsplash

Des pertes à cause de ses investissements

Malgré ces résultats très prometteurs, Uber doit également essuyer des pertes à hauteur de 5,9 milliards de dollars, principalement à cause de ses investissements dans Grab, Aurora et surtout, Didi Chuxing. La valeur du géant chinois est en effet en chute libre depuis son entrée à Wall Street, que l’entreprise va d’ailleurs quitter en conséquence de pressions exercées par Pékin.

Malgré cela, le moral est au beau fixe chez Uber : la société prévoit de générer des « flux de trésorerie positifs significatifs » pour l’ensemble de l’année 2022, ce qui constituerait une première depuis sa création. La belle santé affichée par Uber est en contradiction avec son principal rival outre-Atlantique : Lyft. La firme a vu ses actions en bourse brutalement chuter après l’annonce de son bilan trimestriel, notamment car, en plus de ne pas posséder de branche dédiée à la livraison de nourriture pour se renforcer, elle peine à engager de nouveaux conducteurs.

Le manque de chauffeurs plombe le secteur, mais Uber réagit

Uber est confrontée à des soucis similaires, notamment car la demande en courses est désormais bien supérieure à l’offre. Les chauffeurs Uber ont été très nombreux à quitter la plateforme lorsque la pandémie était à son plus haut niveau et que les gens restaient confinés chez eux. L’arrivée du variant Omicron à la fin de l’année 2021 n’a pas arrangé les choses, et Uber tente d’attirer de nouveaux chauffeurs.

Par exemple, dès le mois de mars, la firme a fait payer aux utilisateurs une petite taxe sur le carburant pour chaque trajet, qui a ensuite été reversée aux chauffeurs. Uber a déclaré mercredi qu’il y avait plus de chauffeurs sur sa plateforme qu’à aucun autre moment depuis le début de la pandémie. Par ailleurs, l’entreprise a rebattu les cartes en annonçant un partenariat inédit avec les chauffeurs de taxi new-yorkais qui vont pouvoir accéder à la base de clients d’Uber en prenant des courses.

« Il y a beaucoup de travail à faire devant nous, mais c’est une machine qui roule », assure Dara Khosrowshahi, en ajoutant qu’Uber « commence à se séparer de ses concurrents ».