Microsoft est le premier géant technologique américain à dévoiler son bilan financier pour le dernier trimestre de 2021 et deuxième trimestre de l’année fiscale 2022, qui s’étendait de septembre à décembre. Comme sur l’exercice précédent, la firme de Redmond voit ses revenus boostés par son business cloud.

Microsoft profite de la pandémie

Au total, Microsoft bat les prédictions des analystes et enregistre un chiffre d’affaires de 51,7 milliards de dollars, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Ses profits nets ont quant à eux grimpé de 21 % pour atteindre les 18,8 milliards de dollars.

Une fois de plus, les services cloud de l’entreprise, qui comprennent Azure et Office 365, connaissent un succès retentissant puisqu’ils ont généré 22,1 milliards de dollars à Microsoft et ont augmenté de 32 % par rapport à la même période de 2020. La firme bénéficie grandement de la pandémie de Covid-19 et des mesures de confinement qui en ont suivi. Avec le télétravail, la demande en infrastructures cloud a explosé, à tel point que ce marché pourrait passer de 385 milliards de dollars en 2021 à 809 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet d’études International Data Corp repris par le Wall Street Journal. Microsoft est le second plus grand fournisseur de services cloud avec près de 20 % de parts de marché derrière Amazon Web Services, qui en occupe plus de 40 %.

Le télétravail a également fait augmenter la demande en appareils électroniques. Ainsi, les revenus des licences Windows provenant des fabricants de PC ont augmenté de 25 % au cours du dernier trimestre de 2021, tandis que les ventes d’ordinateurs Surface de la société ont augmenté de 8 %. Même son de cloche pour LinkedIn, qui a vu ses revenus croître de 37 %.

« La technologie numérique est la ressource la plus malléable dont dispose le monde pour surmonter les contraintes et réimaginer le travail et la vie de tous les jours. Alors que la part de la technologie dans le PIB mondial continue d’augmenter, nous innovons et investissons sur des marchés divers et en pleine croissance, avec une pile technologique sous-jacente commune et un modèle d’exploitation qui renforce une stratégie, une culture et un sens de l’objectif communs », déclare Satya Nadella, PDG de Microsoft.

Microsoft a d’énormes ambitions en matière de gaming

Malgré la pénurie de semi-conducteurs qui impacte de nombreuses industries et a notamment freiné les ventes de Xbox, le chiffre d’affaires de Microsoft dans le domaine du gaming a augmenté de 8 % par rapport à l’année précédente, les ventes de matériel progressant de 4 %. Par ailleurs, le service de jeux par abonnement de Microsoft, Game Pass, a récemment atteint 25 millions d’abonnés, soit une hausse d’environ 39 % par rapport à l’année dernière.

La Xbox Series S.

Malgré la pénurie, les ventes de Xbox Series S ont augmenté. Photographie : Billy Freeman / Unsplash

La semaine passée, Redmond a démontré son immense ambition dans ce secteur en annonçant le rachat d’Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars. Si elle est validée, cette acquisition sera la plus importante de l’histoire de Microsoft, permettant à des franchises très populaires à l’instar de Call of Duty, Candy Crush, Overwatch ou encore World of Warcraft d’entrer dans le catalogue de la firme.

« Avec notre projet d’acquisition d’Activision Blizzard annoncé la semaine dernière, nous investissons pour permettre aux gens de jouer plus facilement à de grands jeux où, quand et comme ils le souhaitent. Et aussi pour façonner l’avenir des jeux à mesure que se développent des plateformes telles que le métavers », explique Satya Nadella. Microsoft a bien compris que le jeu vidéo n’était plus réservé aux consoles et aux ordinateurs, et cherche absolument à développer un service de streaming de haute qualité multiplateformes.

Quelques nuages à l’horizon

Malgré une bonne performance sur ce trimestre, les actions de Microsoft en bourse ont légèrement chuté à l’annonce des résultats. Cela peut notamment s’expliquer par les résultats d’Azure : le service a enregistré une hausse de 46 % contre 48 % pour le trimestre précédent. « Le fait qu’ils fassent état d’une décélération des revenus de leur segment à la croissance la plus rapide suscite des inquiétudes chez certains investisseurs, qui craignent que le rythme de croissance de cette division ait déjà atteint son apogée », a déclaré David Wagner, un gestionnaire de portefeuille de la société d’investissement Aptus Capital Advisors, qui détient des actions de Microsoft.

Reste à voir si la firme continue de voir ses revenus augmenter autant lors du prochain trimestre et parvient à inverser la tendance. Cela semble néanmoins compliqué avec un retour à la normale qui se profile dans les mois à venir.