C’est le 27 mai 2021 qu’Amazon a présenté sur son compte Twitter les “AmaZen”, des cabines individuelles censées permettre aux employés des entrepôts de la firme de se relaxer durant leurs pauses grâce à des séances de méditation. Une initiative tant critiquée par les internautes, qu’Amazon a finalement décidé de retirer sa publication, et pour cause… Depuis des années maintenant, les conditions de travail imposées par le géant américain du e-commerce sont souvent qualifiées de déplorables, et cette nouvelle initiative n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Les cabines AmaZen, une fausse bonne idée

Amazon croyait dur comme fer en ses cabines AmaZen. S’inscrivant dans le cadre du programme “WorkingWell” qui a pour objectif de “stimuler [les salariés] et les aider à recharger leurs batteries” à travers “des activités physiques et mentales, des exercices de bien-être et un soutien pour une alimentation saine”, celles-ci devaient permettre aux employés de la firme de se relaxer grâce à des vidéos de méditation, des projections de scènes inspirant la sérénité, et des fonds sonores apaisants.

Leila Brown, l’employée d’Amazon qui a inventé ces cabines, détaille dans la vidéo de présentation de son projet : « Avec AmaZen, je voulais créer un espace calme, où les gens pourraient aller et se concentrer sur leur bien-être mental et émotionnel. Le AmaZen est un kiosque interactif où l’on peut naviguer dans une bibliothèque de pratiques de santé mentale et de pleine conscience pour recharger la batterie interne. »

Malheureusement pour elle, l’accueil réservé à ces cabines zen n’a pas eu l’effet escompté, bien au contraire. Les internautes ont rapidement fait savoir leur indignation, en comparant notamment les AmaZen à des cercueils. Nos confrères de Vice sont même allés jusqu’à qualifier cette initiative de « dystopique ».

Les conditions de travail au sein d’Amazon continuent d’inquiéter

De vives réactions qui trouvent leurs origines dans les conditions de travail imposées par Amazon au sein de ses entrepôts. Depuis plusieurs années déjà, celles-ci sont largement décriées et font régulièrement scandale. Au mois de mars 2021 par exemple, éclatait l’affaire des « bouteilles d’urine ». Si le géant du e-commerce a d’abord cherché à nier les faits, il s’est finalement excusé en avouant avoir menti. Quelques semaines plus tard, nous apprenions qu’une ancienne salariée de la firme avait porté plainte pour avoir été privée de pauses par son ex-employeur.

Avant ça, en 2019, la chercheuse Stacy Mitchell mettait en lumière les pratiques de surveillance au sein des entrepôts d’Amazon et dévoilait que si les employés étaient trop lents et pas assez efficaces, ils étaient licenciés. En 2020, à l’occasion du Black Friday, des employés de 15 pays différents sont entrés en grève pour faire savoir leur mal-être.

Autant de problématiques que Jeff Bezos semble enfin prendre au sérieux. Dans sa dernière lettre aux actionnaires, le fondateur d’Amazon a admis que des efforts devaient être faits pour le bien-être de ses employés, sans pour autant confirmer les scandales passés. Il n’y a plus qu’à espérer que les futures initiatives menées dans ce sens seront plus pertinentes que les AmaZen…